18 janvier 1706

         Charlotte Rogier de Ludes épouse Henry-Antoine Maillefer, lieutenant criminel au Présidial. Il décède le 7 septembre 1706. Charlotte se remarie à l’âge de 20 ans, le 20 février 1708 à Jean-Baptiste Lespagnol.

 

11 octobre 1706

         Visite à l'église de Ludes de Tristan de Muyson, archidiacre et chanoine de l'église métropolitaine de Reims. (Mention faite dans le registre d'état civil).

 

11 décembre 1707

         Baptême de Charles-Louis, fils de messire François Doulcet, écuyer, seigneur de Ludes et de mademoiselle Nicolle de Boyet ou Boüier. Parrain : M. Charles Doulcet, écuyer, seigneur de Ludes ; marraine : mad. Gabrielle-Innocente de Sons. Il meurt à Ludes, le 20 avril 1746, aide major au régiment royal Roussillon-cavalerie, seigneur en partie de Ludes, Gratreuil et Monsauxel.

 

1709

         Les gelées commencent le 6 janvier et descendent à moins 20 degrés. Toutes les rivières et les fleuves sont pris par les glaces. Les semis de blé sont détruits. Le sol est gelé jusqu'à 70 centimètres de profondeur. Les vignes sont gelées, il n'y aura pas de récolte cette année. La production, un pot de vin  par arpent.

 

1710

         Le présentateur à la cure est le Commandeur du Temple de Reims. Les décimations sont à Monseigneur du Chapitre de Notre Dame pour la moitié, Monseigneur le Commandeur susdit pour un quart et le curé pour l'autre. Il se nomme Antoine Remi LOCHART, natif de Cormicy, et bénéficie pour valoir, six à sept cent livres et plus à cause de quelques vignes attachées à la cure. La fabrique a environ 350 livres de rente chargée de vingt obits, le tout en très bon ordre pour linges propres et ornements neufs et argenterie. Il y a cent cinquante feux.

 

4 août 1711

         Baptême de Vincent-Charles, fils de François Doulcet. Il mourut le 16 août et fut inhumé dans l'église.

 

22 août 1711

         Décès de Madame Elisabeth Doulcet, épouse de messire Charles Doulcet, écuyer, seigneur de Ludes en partie, âgée de 68 ans, inhumée dans l'église.

 

20 septembre 1711

         Compte rendu fait par J.F. JOLIOT, Doyen de Vesle.

         "Dans la paroisse il n'y a point d'hérétique.

         Dans l'église, il n'y a pas de relique de saint. Il y a cinq autels consacrés. Chaque autel a sa pierre sans fracture, les quatre collatéraux sont du nom de Jésus, de la Vierge, de St Nicolas, de Sainte ...(illisible). Le confessionnal, la piscine, la lampe, le bénitier et les peintures et statues sont biens. L'heure de service y est réglée. Le maître d'école se nomme Nicolas HOBART de Picardie, il a lettre de maîtrise. Les filles et les garçons sont en la même école mais sans plainte. La sacristie est belle, située au midi. Curé LOCHART depuis le 17 octobre 1702."

 

16 janvier 1713

Arrêt du Grand Conseil, concernant les Règlements des Juges entre les Consuls et les autres Juges.

 

Entre Christophe Saintin, marchand tuilier, demeurant à Ludes, demandeur en Règlement de Juges Civils d’entre les Juge-Consuls de Rheims et le Parlement de Paris, de requérant que faisant droit sur le conflit, il plaise au Conseil, sans avoir égard au relief d’appel obtenu en la Chancellerie près le Parlement de Paris, renvoyer les Parties devant les Juge-Consuls, pour y procéder en exécution de la Sentence de 1711, condamner le Défendeur aux dépens.

 

Et Henri Hasard, Couvreur en tuiles, à Rheims, défendeur d’autre, après que Hévrard, Avocat pour Saintin, et Raveneau, pour Hazard, ont été oüis.

 

Icelui notredit Grand-Conseil, faisant droit sur le règlement de Juges, a renvoyé les Parties aux Consuls de Rheims pour y procéder en exécution de la Sentence y rendue, et condamne la Partie de Raveneau aux dépens.

 

Fait audit Grand-Conseil à Paris le 16 Janvier 1713.

 

 

10 juin 1715

         Décès de Charles Rogier, écuyer, seigneur de Say et de Ludes, lieutenant criminel au présidial, à l'âge de 75 ans.

 

12 septembre 1718

         Mariage de Charles Rogier de Ludes, capitaine au régiment d'Auvergne, fils de Charles Rogier et de Nicole Roland, avec Marie Simone Lespagnol.

 

1719

         Eté très sec.

 

11 février 1724

         Baptême de Marie-Françoise-Hiéronyme Rogier, fille de Charles Rogier de Ludes et de Marie Simone Lespagnol.

 

12 novembre 1726

         Mariage de M. Philippe-Louis Dorigny, seigneur d'Agny, conseiller secrétaire du roi, audiencier au présidial de Reims, âgé de 28 ans, fils des défunts Adam Dorigny, conseiller secrétaire du roi, audiencier de la dite chancellerie, et Antoinette de Pinteville de Cernon, de la paroisse Saint-Pierre, avec madame Marguerite de Cambrai, fille de M. Jacques de Cambrai (famille de marchand-drapier, anoblie par charge de conseiller secrétaire du roi au XVIIIème siècle), conseiller échevin, et de mad. Anne Noiret, de la même paroisse. Présents : monsieur maître Raoul Dorigny, seigneur de Dampierre, conseiller secrétaire du roi, lieutenant-général criminel au bailliage de Reims, et M. Pierre-Adam Dorigny, seigneur de Dompmartin, capitaine au Régiment de Champagne, frères de l'époux. Jacques de Cambrai, père, et François-Ernest de Cambrai, capitaine de bourgeoisie, frère de l'épouse.

 

9 décembre 1728

         Décès de Charles Doulcet, âgé de 85 ans ; inhumé dans l'église. Témoins : François Doulcet de Ludes, Charles Doulcet de Ludes, de Tournebulle-Bussy.

 

4 mai 1734

         Décès de Nicole Roland, veuve de Charles Rogier de Ludes.

 

4 octobre 1737

         Décès de madame Nicolle de Boisy, épouse de messire François Doulcet, écuyer, seigneur de Ludes en partie, âgée de 44 ans ; inhumée dans le cimetière.

 

7 février 1739

         Mariage dans l’église  paroissiale de Leffincourt de François Doulcet de Ludes, écuyer, seigneur de Ludes en partie, veuf de Nicole de Boisy, avec Anne d’Apremont, dame de Saint-Morel en partie, veuve de Gérard Louis de Grutus, seigneur de Sainte-Marie-à-Py, de la paroisse de Saint-Morel.

 

23 février 1739

         Décès de Jean-François, âgé de 8 mois, fils de Ernest-François de Cambrai (d'abord capitaine de bourgeoisie, puis écuyer, conseiller secrétaire du roi, seigneur de Bouzy et de Tours-sur-Marne) et de Marie-Nicolle Perrier de Savigny.

                  

         Un frère de Jean-François, Jacques-Ignace de Cambrai, écuyer, seigneur de Rinsant, né à Reims en 1736, y épousa en 1762 (Saint-Jacques) Marie-Thérèse Hénin, fille d'un des capitaines des portes de la ville de Mézières, et devint seigneur de Ludes, Bouzy et Tours-sur-Marne. Il eut au moins trois enfants :

         - Marie-Thérèse-Charlotte, née en 1763, morte à Caurel,

         - François, né en 1764, mort à Ludes le 13 octobre 1782,

         - François-Charles, né en 1777.

 

27 décembre 1741

         Décès de madame Anne d'Aspremont (noblesse de Lorraine : de gueules à la croix d'argent), seconde femme de messire François Doulcet, écuyer, seigneur de Ludes en partie, âgée de 76 ans ; inhumée dans le cimetière. (ce mot a été barré pour le remplacer par église).

 

10 août 1744

         Mariage de messire Antoine-Etienne Coquebert, seigneur du Grand-Monfort, conseiller du roi en son parlement de Metz, fils des défunts messire Remy-Joseph Coquebert, écuyer-seigneur du Grand-Monfort, conseiller au dit parlement, et dame Louise-Marguerite Coquebert, de la paroisse de Saint-Pierre de Reims, avec mademoiselle Marie-Françoise-Hiéronyme Rogier de Ludes, née le 11 février 1724, fille de M. Charles Rogier, seigneur en partie de Ludes, ancien capitaine au régiment d'Auvergne, et de dame Marie-Simonne Lespagnol, de la même paroisse. (Les Rogier possédaient Ludes depuis plus de 50 ans ; voir aux archives départementales (E51) un acte de foi et hommage au roi et au duc de Bouillon, seigneur engagiste, par Charles Rogier, seigneur de Ludes, 21 avril 1688. Ce mariage fit passer Ludes dans la famille Coquebert).

 

3 octobre 1745

         Baptême de François-Charles, fils de messire Jean-Charles-Gabriel Doulcet, écuyer, seigneur de Ludes, ancien lieutenant dans Royal-Infanterie, et de madame Jeanne-Marguerite-Antoinette Roussel (le mariage avait été célébré dans l'église Saint-Symphorien de Reims, le 15 juillet 1743). Parrain : messire François-Charles Doulcet de Ludes.

 

3 mars 1747

         Décès de Jeanne-Marguerite-Antoinette Roussel, âgée de 24 ans, inhumée dans l'église de Ludes.

 

15 mai 1749

         Dans la nuit du 14 au 15 mai, très grosses gelées qui ont entièrement endommagé les vignes.

 

27 mai 1749

         Décès de Marie Simone Lespagnol, femme de Charles Rogier de Ludes, capitaine au régiment d'Auvergne.

 

12 juin 1749

         Baptême de Charles, fils de messire Jean-Charles-Gabriel Doulcet, écuyer, etc ..., et de dame Jeanne-Marie-Antoinette Baudry, son épouse en seconde noce.

 

17 janvier 1751

         Les habitants de Ludes demandent de toucher de M. le receveur des bois et domaines, dépositaire des deniers communaux, la somme de 300 livres pour le prix d'une horloge suivant le marché fait le 13 du présent.

 

7 février 1751

         Baptême de Marie-Remiette-Charlotte, fille de Jean-Charles-Gabriel Doulcet et de Jeanne-Marie-Antoinette Baudry. Le père est dit seigneur de Bussy, Gratreuil et Ludes. (Gratreuil, canton de Ville-sur-Tourbe, arrondissement de Sainte-Menehould).

 

11 novembre 1751

         Impôt de la St Martin

         66 livres 10 sols 30 poules

 

5 décembre 1752

         Baptême de Antoine-Charles-Louis Coquebert, fils de Antoine Etienne Coquebert  et de Marie-Françoise-Hiéronyme Rogier de Ludes.

 

29 novembre 1753

         M. MAILLEFER écrit que M. le curé de cette paroisse et ses prédécesseurs depuis 25 ans ont joui d'un " filet d'eau " de la fontaine publique qui coulait dans le presbytère, que l'on a été obligé de réparer cette fontaine, et que quelques habitants lui disputent ce filet d'eau comme nuisible au public, et offrent de lui faire creuser un puits dans sa maison.

 

11 novembre 1754

         Impôt de la St Martin

         58 livres 10 sols 50 poules

 

11 novembre 1755

         Impôt de la St Martin

         63 livres 18 sols 33 poules

 

27 septembre 1756

         Décès de Antoine Etienne Coquebert, époux de Marie Françoise Hiéronyme Rogier de Ludes.

 

11 novembre 1756

         Impôt de la St Martin

         60 livres 33 poules

 

11 novembre 1757

         Impôt de la St Martin

         57 livres 49 poules

 

11 novembre 1758

         Impôt de la St Martin

         62 livres 10 sols 29 poules

 

25 août 1759

Legs testamentaire de Jean François Rogier, seigneur de Ludes, conseiller du roi en sa cour des Monnaies de Paris, aux Frères des Ecoles chrétiennes et aux prisonniers de la prison royale, de la somme de mille livres. (Petit-fils de Philippe Rogier, lieutenant des habitants de la ville de Reims (1624-1626), et fils de Jacques Rogier, lieutenant des habitants (1727-1733; 1736-1739) et de Marie Amé (1669-1719), il naquit à Reims le 4 octobre 1699 [baptisé à 1'église Saint-Symphorien], et y mourut, le 1er septembre 1759, après avoir été lieutenant des habitants de la ville de Reims, de 1751 à 1755. Il fut enterré aux Cordeliers. Sous sa lieutenance, on exécuta les projets concernant la place Royale et 1'érection des fontaines. Son hôtel, autrefois rue Monsieur, aujourd'hui rue Courmeaux, était l'un des plus beaux de la ville. Son nom et ses armes se trouvaient sur la cloche qui sonnait l'heure au carillon de la cathédrale.

Son épitaphe en latin composée par le chanoine de Saulx est au Musée archéologique de Reims. Jean-Francois Rogier blasonnait d'or à la fasce d'azur chargée de trois étoiles d'argent accompagnée de trois branches de rosier fleuries de gueules feuillées et tigées de sinople, deux en chef, une en pointe.)

 

26 septembre 1759

         Décès de demoiselle Marie-Thérèse Allart de Maisonneuve, âgée de 30 ans, fille de M. Nicolas Allart de Maisonneuve, capitaine exempt des gardes du corps du roi en la prévôté de son hôtel, demeurant à Reims, et de Françoise Drouet. Inhumée dans l'église de Ludes, près de la chaire.

 

11 novembre 1759

         Impôt de la St Martin

         59 livres 7 sols 32 poules

 

Avril 1766

         Mr Rouillé d’Orfeuil, intendant de Champagne, prescrit aux maires de faire marquer toutes les rues de leur ville, puis de faire numéroter les maisons en sorte qu'il y ait autant de numéros qu’il y a de maisons.

 

19 avril 1770

         Décès de Charles Rogier de Ludes, capitaine au régiment d'Auvergne, veuf de Marie Simone Lespagnol.

 

13 décembre 1771        

Vente par Messire Louis Joseph LeTelIier, Marquis de Louvois, à Messire Jacques Ignace de Cambray, Seigneur de la Vicomté de Pévy, demeurant à Reims, d'une portion de la Terre & Seigneurie de Ludes, avec Maison, cinquante-six journels et demi de Terres en plusieurs pièces, plantées en Bois, situées audit Ludes, moyennant 32500 liv. par Contrat passé devant Me Arnauld , Notaire au Châtelet.

 

17 février 1772

         Décès de Marie Françoise Hiéronyme Rogier de Ludes, veuve de Antoine Etienne Coquebert.

 

23 mars 1772

Affiches, annonces, et avis divers de Reims et Généralité de Champagne Bailliage d'Epernay.

Vente par Pierre Buez, vigneron à Chigny, et Marie Liesse Beuzart sa femme, à M. Langlois, Conseiller du Roi honoraire en sa Cour des Monnaies à Paris, demeurant à Reims, d'un demi quartel environ de vignes, au terroir de Ludes, moyennant 48 liv. par contrat passé devant Me Galichet, notaire à Rilly, le 23 février 1771.

 

Vente par Jean Feneuil, vigneron à Chigny, Nicolas Coquot, vigneron à Ludes, et Marcelle Vivien sa femme ; Jean Coquot, Huissier à Ludes, et Marie-Liesse Saintain sa femme ; Hubert Fournier le jeune vigneron à Ludes, et Jeanne Cuissy sa femme, à M. Langlois, Conseiller, de cinq pièces de vignes et savart, au terroir de Ludes, moyennant 250 liv. par contrat passé devant Me Galichet, Notaire à Rilly.

 

6 juillet 1772

Affiches, annonces, et avis divers de Reims et Généralité de Champagne Bailliage d'Epernay.

Vente par Pierre Moreau le jeune, couvreur, demeurant à Ludes, au nom et comme curateur à la succession vacante de défunt Jean Forget, laboureur à Ludes, au Sr Ponce Debeaune, Marchand de Bois, demeurant à Rilly, d'un journal de terre, au terroir de Ludes, provenant de ladite succession, moyennant 50 liv. suivant le contrat passé devant Me Guenet, Notaire à Vauremont.

 

3 août 1772

Affiches, annonces, et avis divers de Reims et Généralité de Champagne

Vente par Marie- Jeanne Colson, Vve de Ponce Pertois, vigneron, demeurante à Chigny, à Messire Bonnaventure Claude Charles Langlois, Conseiller du Roi Honoraire, en la Cour des Monnaies de Paris, demeurant à Reims, de deux pièces de vignes situées au terroir de Ludes, moyennant 356 liv. par contrat passé devant Me Galichet, notaire à Rilly.

 

23 décembre 1772 (Bailliage d'Epernay)

        Vente par Messire Louis Joseph le Tellier, marquis de Louvois, à Messire Jacques Ignace de Cambray, seigneur de la Vicomté de Pévy, demeurant à Reims, d'une portion de la terre et seigneurie de Ludes, avec maison, cinquante six journels et demi de terres en plusieures pièces, plantées en bois, situées audit Ludes, moyennant 32500 livres par contrat passé devant Me Arnault, notaire au Châtelet.

 

17 mai 1773 (Bailliage d'Epernay)

       Vente par Hubert Foureur, veuf de Marguerite Mignon ; Michel Arnoult, tuilier, et Barbe Foureur sa femme ; Pierre Foureur, garçon majeur ; Nicolas Coquot, tuilier, et Marcelle Vivien, sa femme, auparavant veuve de Jouis Foureur, tuilier ; tuteurs de Hubert et Jacques Foureur, enfants mineurs de Louis Foureur, tous demeurant à Ludes, de cinq boisseaux de vignes, au terroir dudit lieu, moyennant 100 livres, par adjudication passée devant Me Portevin, notaire à Sillery.

 

8 novembre 1773

Affiches, annonces, et avis divers de Reims et Généralité de Champagne

 

Samedi 30 Octobre dernier, une personne en revenant d'Ambonnay à Reims par Louvois, a perdu depuis le cran de Ludes jusque vers le milieu du chemin de cet endroit à Cormontreuil, une canne de jonc à laquelle pend un cordon vert. On promet 5 liv. pour récompense à celui qui la remettra chez le Sieur Mennesson, Aubergiste à la Croix blanche, rue de Mars, à Reims.

 

18 janvier 1774

         Lettre de Etienne DAUPHINOT, 62 ans, licencié en théologie, prêtre depuis 1736, curé à Ludes depuis 1747, faisant une description de la paroisse au Doyen de Vesle.

         "Le seigneur principal est Monsieur de Genlis (Marquis) résidant ordinairement à Paris. Il n'est point d'usage qu'il ait à Ludes des droits honorifiques. Bailliage d'Epernay, ressortissant au conseil supérieur de Châlons.

         Le lieu de la poste le plus voisin pour adresser les lettres pour la paroisse est chez le sieur DROLIN, aubergiste à Dieu Lumière.

         450 communiants. Les paroissiens passent pour grossiers comme tout le peuple montagnard, mais d'ailleurs pour d'assez bonnes gens, quoiqu'un peu sujet au vin.

         150 garçons et filles à l'école, surtout en hiver.

         Il y a cinq autels dont aucun n'est consacré. Le grand autel est sous l'invocation de St Jean Baptiste, le second sous celle de la Ste Vierge, le troisième sous celle de St Nicolas, le quatrième sous celle de St Joseph, le cinquième sous celle de l'Enfant Jésus. Il y a deux pierres sacrées qui sont incrustés dans les deux premiers autels et une portative pour les trois autres.

Il y a une sacristie adossée au chevet de l'église et à la charge de la fabrique.

         Le marguillier est choisi tous les ans la seconde fête de Noël, dans une assemblée établie pour ce sujet. L'élection se fait à la pluralité des voix, le curé président. Il n'est qu'un an en charge.

 

10 mai 1774

         Décès de la dame Baudry, seconde femme de Jean-Charles-Gabriel Doulcet, âgée de 49 ans.

 

3 janvier 1775

         Décès à Reims de Dame Charlotte Rogier de Ludes, veuve de Messire Jérôme Nicolas de Paris, Chevalier Vicomte de Machault et Romain, Seigneur de Muire, Branscourt et autres lieux, Conseiller du Roi en la Cour de Parlement de Paris.

 

17 septembre 1775         

          Vente par Louis MIGNON, vigneron, demeurant à Chigny, et Marie Claudine THILLOIS, sa femme, de vignes au terroir de Ludes, moyennant 345 livres par contrat passé devant Me GALICHET, notaire à Rilly.

 

3 février 1776

          Vente par Mgr Louis-Sophie Le Tellier de Louvois, Maître de Camp, Colonel du Régiment Royal Roussillon, Cavalerie, Lieutenant•général pour le Roi des Royaumes de Navarre, et province de Béarn, à M. Pommery, receveur général des finances, des marquisat, châtellenie, vicomté, terres, seigneuries et fiefs de Louvois, Vertuelle, Bullon, la Neuville, Tauxière, Villenselve, Isse, Ambonnay, Vaudemange, Fontaine, Bisseuil, Avenay en partie, Verzenay, Ludes, Chigny, Rilly, Vausillon, Puisieulx, Neutry ; terres, prés, vignes, forêts,bois, rivières, droits de chasse, de pêche, cens, rentes, péages, corvées, voirie, toute justice, gruerie & grairie, nomination aux offices de judicature et autres dans lesdites gruerie & grairie ; fîefs et arrieres fiefs, appartenants, relevants et mouvants de ladite terre et seigneurie de Louvois et autres sus-énoncées, isles, accrues & accins, autres droits utiles et honorifiques, appartenances & dépendances quelconques,moyennant 820.000 liv. et déclaration faite par ledit Sieur de Pommery, que ladite vente est au profit de Mesdames Adélaïde et Sophie de France, par contrat passé devant Me Renault, notaire au Châtelet de Paris.

 

11 novembre 1776

         Impôt de la St Martin

         61 livres 16 poules

 

9 janvier 1777

         Gardes des vignes :

         - Louis MIGNON,

         - Thomas MEUNIER,

         - Sébastien LOUIS.

 

11 novembre 1777

         Impôt de la St Martin

         68 livres 15 sols 20 poules

 

1779-1780-1781-1782

         Remy RAILLET, syndic de la communauté de Ludes.

 

6 décembre 1778

          Vente par Jeanne Forget, veuve de Nicolas Barrois, tuillier, demeurant à Ludes, au nom de Jean-Baptiste et Etienne Barrois, aussi tuilliers audit lieu et Nicolas Michelet, héritiers dudit Barrois, de vignes, moyennant 75 livres par adjudication passée devant Me Portevin, notaire à Sillery.

 

28 janvier 1779

         Jean Charles PORTEVIN, lieutenant en la Justice de Ludes.

 

14 juillet 1779

         Echange entre Jean Baptiste Beaulieu le jeune, maçon, dom. À Ludes, Marie Nicolle Saintin, sa femme, et Mr Charles Louis Doucet de Ludes, chevalier, et Damoiselle Marie Jeanne Françoise de Maisoncelle, son épouse, de terres et vignes sises aux terroirs de Ludes et Mailly, sans aucune soulte.

 

17 décembre 1779

          Par contrat, vente par Mr Henri Doulcet de Ludes, et Marie-Jeanne Françoise de Mairière, son épouse, demeurant à Ludes, de bois sis au terroir de Grauves, moyennant 1114 livres.

 

15 mars 1780

          Vente par Nicolas ALLEAU, vigneron, demeurant à Ludes, et Marie Anne RAILLET, sa femme, de vignes, moyennant 1444 livres par contrat passé devant Me L'Huillier, notaire à Reims.

 

5 juin 1780

         Claude MENU, garde des seigneurs de Ludes, reçu en la maîtrise des eaux et forêts de Reims.

 

10 septembre 1780

          Vente par Jean Beau, charpentier, et Claudine Moreau, sa femme, demeurant à Ludes, de vignes, moyennant 60 livres par adjudication passée devant Me Galichet, notaire.

 

11 novembre 1780

         "Cejourd'hui onze novembre mil sept cent quatre vingt, recette fait par nous Jean Charles JANNET, lieutenant en la Justice de Ludes et de Claude MILLET procureur fiscal et Etienne PORTEVIN greffier et Jean COQUOT Sergent en cette Justice, dû par les habitans, écheux à la Saint Martin d'hiver d'une poule vive avec sa crête ou dix sols d'argent qui est dû par chaque habitans :

Nicolas COQUOT, Pierre Antoine SAINTIN, Nicolas CHANDELOT, Henry BARBE, Florent CHEART, Jacques ROUSSELET, Jean GOUGELET,       Jacques POLEUSS, Claude JACOB, Jean NOIRET, Christophe BEUZART, Christophe JUPIN, Jean Baptiste BEAULIEU, Sébastien JUPIN, Pierre BAVE, Claude GOUGELET, Pierre MUSEAUX, Nicolas MARTINET, François TRETAIN, Jacques QUENARDEL, Michel ARNOUT, La veuve BRESSE, Pierre SAINTIN, Jean Baptiste GOUGELET, Liénart COUTURE, Nicolas BEUZART, Jean Baptiste TAVENOT, Marie PRETY, Nicolas GOUGELET, La veuve DUCHATEL, La veuve QUENARDEL, Jean Baptiste DUCHATEL, Sébastien JUPIN, La veuve Simon HUREL, Nicaise NOLET, La veuve PERTHOIS, La veuve N. PERTHOIS, Jean VIVIN garçon, Pierre MICHELET, Louis MIGNON, François FOUREUR, Christophe BRESSE, Adam VIVIN, Joseph MOREAUX, Adam MICHELET, Jean MOREAUX, La veuve GUIGNOLET, Jean PERTHOIS, Christophe PERTHOIS, Thomas MALINE, Jean Remy MALINET, Jean REMONT, Claude COQUOT, Mathieu DUCHATEAU, Damien BEAUX, Louis QUATRESOLS, Adam FENEUILLE, La veuve LEDREUX, Jean CANOT, Paul BEUZART, Nicolas CACQUET, Nicolas ROBERT, Louis HARDRONS, Simon CHEART, Adam JUPIN, La veuve HUREL, Nicolas BILLY, Etienne BAROIS, Jean BEUZART l'ainé, Servais BEUZART, La veuve N. BAROIS, La veuve N. CHAMELOT, Jean B. QUENARDEL, Charles BROULIER, Jean B. BROULIER, Jean B. LEGRAND, Sébastien LOUIS, Jacques JUPIN, Nicolas LEGRAND, Nicolas DEVEAUX, Christophe SAINTIN, Pierre PERTHOIS, Jean FLOCQUET, Pierre BEUZART, Jean BEUZART, Christophe SAINTIN, Jean B. CHEART, Jérosme CHEART, Christophe PRETY, Claude REBIERE, Claude DUCHATEAU, Claude LABRUYERE, Pierre DUCHATEL, Nicolas DUMANGIN, Jean GERARD, Jérôme MICHELET, Nicolas SAINTIN, Nicolas HUREL, Jacques MICHELET, Jacques MENU, Jérosme TRUCHART, Henry GOUGELET, Pierre DUMANGIN, Jean B. FOUREUR, Nicolas LENOIR, Jacques HEMART, Jean MICHELET, Jean B. JACOB, Remy HUREL, Jean Pierre VIVIN, La veuve COMPAIN, Jacques JUPIN le jeune, Remy POTIER, Nicolas GENY, Louis PIERREDAL, La veuve Claude JACOB, Jean B. MICHELET le jeune, Pierre HUILLET, Jacques COMPAIN, Simon MENU, Jean BEUZART, et après la recette par nous soussigné faite avons arrêté à la somme de cinquante livres dix sols plus celle de dix livres que nous avons retenus pour nos honoraires ce qui fait soixante livres dix sols et après nous avons partagé la susdite somme de cinquante livres dix sols pour part et portions suivant leur droit de nos seigneurs scavoir pour madame La Maréchales d'Estrée la somme de dix huit livres six sols huit deniers et une poule moins deux sols six deniers y compris le quatorzième et monsieur de Montfort dix sept livres trois sols trois deniers une poule moins trois sols et à madame de France huit livres huit sols quatre deniers, trois sols quatre deniers pour le tiers d'une poule et monsieur de Cambray cinq livres dix huit sols neuf deniers une poule deus sols six deniers et de toutes les sommes distribuées ont et lieu par jury seigneur excepté la veuve FORGET, Nicolas LEGRAND, Marc REGNAUX, Hubert FOUREUR, Jean Baptiste MILSON, la veuve LORSON, Cadet BEAU, Christophe JUPIN le jeune, François BARBIER, Henry SAINTIN, Nicolas REMY QUENARDEL, Jean VIVIN qui n'ont point paru pardevant nous et avons dressé procès-verbal ce que nous avons de justifié aux cas requis et avons signé le jour susdit ".

 

         Ce document, reproduit avec son orthographe d'époque, permet de connaître tous les noms des familles présentent dans la commune en 1780.

 

27 décembre 1780

         Vente par Messire Henri Doulcet de Ludes et Dame Marie-Jeanne-Françoise de Maiziere, son épouse, demeurant à Ludes, de bois sis au terroir de Grauve, moyennant 1224 livres.

 

1781 Gardes de vignes :

         - Jean Remy MALINET,

         - Adam FENEUILLE,

         - Jacques JUPIN.

         Auberge au Craon de Ludes tenue par Claude REBIERE.

 

1782 Gardes de vignes :

         - Jean BEUZART,

         - Henri SAINTIN,

         - Claude COQUOT.

         Berger de Ludes : Pierre BRET.

         Monsieur JEANNET, Lieutenant en la Justice de Ludes.

         Claude MILLET, procureur fiscal.

         Etienne PORTEVIN, greffier.

 

17 juillet 1782

Fonte d'une nouvelle cloche dans le château proche de la halle, route de Ville-enSelve.

Mr Aubertin, vicaire à Ludes.

Parrain pour la cloche : Claude Charles BRÛLART, Chevalier, Marquis de Genlis, colonel au grenadier de France.

Marraine : Adélaïde Félicité BRÛLARD, Duchesse d'Estée, Marquise de Sillery, Vicomtesse de Puisieulx, dame de Verzenay, Ludes et autres lieux, veuve du très haut et très puissant seigneur.

 

4 septembre 1782

Transcription du livre du syndic de Ludes page 2.

Les Dames de France sont arrivées à Louvois le 27 août. La communauté de Ludes est allée rendre hommage aux Dames de France le 4 septembre 1782. Sur ordre de Claude MILLET, procureur fiscal de Ludes, avec tambours, fifres, violons, nous sommes partis vers quatre heures de l'après-midi pour se rendre au château de Louvois.

Quatre filles à la tête portant bouquet, moi syndic à la suite. Etant arrivé audit château par devant la grande porte du corridor, la Reine de France ayant paru au lieu et place des Dames de France, a reçu le compliment de Mr notre abbé. Ensuite on lui a présenté les deux bouquets qu'elle a reçu elle-même. Les bouquets ont été présentés par quatre filles, nommées Marianne MILLET, Jeanne PORTEVIN, Marie Jeanne RAILLET et Marguerite BEUZART.

La Reine de France leur a fait présent à chacune, d'une croix dorée, et fait présent à la communauté d'une pièce de vin, pain et viande qui ont été consommés dans la cour dudit château.

 

13 octobre 1782

L’an de grace mil sept cent quatre vingt deux le treize octobre est décédé dans la communion de l’Eglise, François de Cambray, Ecuyer, fils de Jacques Ignace de Cambray, Ecuyer, Seigneur de Ludes, Bouzy et Tours sur Marne et de Marie Thérèse Hénin ses père et mère, lequel était agé de dix huit ans ou environ.  Il a été inhumé le surlendemain quinze du présent dans le cimetière de cette paroisse où nous l’avons conduit avec les prières et cérémonies ordinaires en présence de Guillaume Nicolas Aubert, Ecuyer, seigneur du Godart, receveur particulier des finances de l’élection de Reims, son oncle ; de Claude Joseph Lagoille de Selle, écuyer, chevalier de l’Ordre Royan et militaire de St Louis, son grand oncle, et autres qui ont signé avec nous.

 

9 janvier 1783

         Nomination de 3 gardes de vignes :

         - Nicolas RAILLIET,

         - Nicolas MARTINET,

         - Nicaise NOEL.

         Adam JUPIN, syndic.

 

" L'an de grâce 1783, après le son de la cloche à la chambre ordinaire, compte que rend Adam JUPIN, sindic de la communauté de Lude pardevant nous principaux et autre habitan dudit Lude des recettes et dépenses par luy faites pendant laditte année mil sept cens quatre vingt trois.

Recettes

         1° de quatre cens trent huit livre cinq sols receu du S. FABRE receveur des domaines à Chaalons sur les surcens appartenant à la communauté.

         2° fait recette de trente neuf livre recue d'Etienne BAROIS, Pierre BEUZART, Claude MONMARTHE, Paul BEUZART, Mathieu DUCHATEAU pour une année de surcens.

         3° fait recette de quinze livre de Noël ROBERT pour la location des bouc.

Dépenses

         1° fait mise de quatre livre seize sols payé pour port lettre rolles et ordre.

         2° payé la sommes de trois cens soixant et onze livre quinze sols porté par la quittance pour le reliqut du compte du sindic de mil sept cens quatre vingt deux.

         3° payé vingt sols pour enregistrement de deux collecteurs.

         4° payé vingt deux livre pour le logement de la brigade de maréchaussée de Reims en 1782 suivant l'ordonnance de Monsieur Lyntendant de Reims.

         5° payé cinquante trois livre dix sols porté par la quittance à Marc REGNAULT Maçon pour réparation aux fontaines.

         6° payé vingt neuf livre porté par la quittance à CRAMOUZEAU pour une corbeille de fleurs et bouquet pour la réception de Monsieur de MONTFORT seigneur de Ludes.

         7° payé trois livre douze sols au sieur BOUCHARD pour trois requette qu'il fait pour la communauté porté par la quittance.

         8° payé soixante huit livre pour vingtième des bien de la communauté 1783 porté par la quittance.

         9° payé vingt quatre livre quatre sols porté par trois quittances pour frais fait pour le compte de la communauté sçavoir dix livre dix sols aux sieur GARNIER huissier à Reims, onze livre quatre sols à "LAUNOIS" huissier à Verzenay et deux livre à RAILLET sergent à Lude.

         10° payé vingt livre neuf sols porté par quittance pour arpantage levée des procès verbaux d'adjudication des bois et droit de quittance, sçavoir dix sept livre cinq sols aux sieur MALO arpanteur, trent sols aux sieurs HOURLIER greffier de la maitrise et trente quatre sols au sieur FABRE.

         11° payé trois livre à MOREL pâtre pour avoir fait un réservoir d'eau sur la montagne.

         12° pour deux voyage à Chaalons un pour le montant  du premier article, 6 livre

         13° pour un voyage à ST Imoge pour aller chercher un pâtre, 1 livre

         14° pour cinq voyage à Reims à été passée 4 livre. "

 

6 mai 1783

         Mariage de Antoine Charles Louis Coquebert, chevalier, seigneur du Grand Montfort et de Ludes, lieutenant, puis capitaine au régiment de Bresse, fils de Antoine Etienne Coquebert et de Marie Françoise Hiéronyme Rogier, avec Anne Julie Jeanne Lévesque de Pouilly. Ils eurent trois enfants : Anatole Charles Simon (1784-1785), Adélaïde Julie Simone Angélique (1786-1787), et Alexandrine Angélique, né à Châlons en 1788 et qui se maria à Antoine François Maillefer.

                  

1784                   

         Dans les dépenses de cette année, est passé deux cent quarante et une livres dix sols pour réparation au presbytère, à l'école et aux fontaines, dont 87 livres dix sols à Brice HOURBLIN menuisier, cent trente livres à Marc REGNAULT maçon.

         Vingt-quatre sols payé aux collecteurs sur notre ordre pour payement de la capitation d'une servante donné mal à-propos au sieur curé.

 

1785 Recettes de la fabrique

         Ventes des places : 87 livres 4 sols

         Quêtes : 10 livres 19 sols.

 

30 Avril 1785

         Adam JUPIN, syndic, est autorisé par la communauté de Ludes à toutes les réparations nécessaires au gué, à la fontaine, à la maison d'école et aux murs de clôture du cimetière.

         Il est aussi autorisé à vendre en gros ou en détail les onze masses de fer qui avaient été faites pour le service des chemins royaux.

 

1786 Recettes de la fabrique

         Quêtes : 15 livres 2 sols 6 deniers.

 

10 février 1786            

         Lettre de M. MASSY, curé de Ludes, à Monsieur LE ROY, Doyen de Vesle et curé de Verzy.

         "Le revenu de la cure consiste dans le quart des dîmes tant en grain qu'en vin, l'autre quart appartient à Monseigneur le Commandeur du Temple à Reims et est affermé depuis quatre ans 500 livres, quoique avant ce temps, il n'eut pas été au-delà de 400 livres, la moitié appartient à Messieurs du Chapitre de l'Eglise de Reims et est affermée tous les ans selon la récolte.

 

         Je reçois chaque année à peu près 40 écus pour fourniture du pain et du vin d'autel, et pour un grand nombre de fondations que me laissent à peine le tiers de l'année libre. Voilà le revenu actuel de la cure de Ludes, qui était dit-on autrefois, plus considérable, à raison d'une messe basse que le curé du dit lieu allait dire tous les dimanches et fêtes à Chigny et pour laquelle il recevait de Monsieur l'Abbé de St Remy un préciput de douze septiers de froment et de deux pièces de vin prélevés sur la dîme du dit lieu.

 

         Il y a environ 55 ou 60 ans que la cure de Ludes ne dit plus cette messe et ne reçoit plus ledit préciput.

On compte à Ludes 170 ou 172 feux et par conséquent plus de 500 communiants. On serait en droit, suivant les ordonnances et surtout en vertu de l'Edit de 1768, d'exiger un vicaire.

 

         Il y a dans cette paroisse quelques infirmes, deux aveugles, dont un enfant de trois ans, au moins trente ménages qui sont dans un état très pressant, et dans le cas de mauvaises années, plus des deux tiers de la paroisse."

 

12 février 1786 – Journal « La Gazette »

         Décès à Paris dans sa 61e année de Adélaïde-Félicité Brulart-Puysieulx, Maréchale-Duchesse d’Estrées, Marquise de Sillery et de Puysieulx, Dame de Verzenay, Fontaine, Prunay et Ludes, Comtesse de Castelnau, Caubon, etc., veuve de Louis-César le Tellier de Louvois, Duc d’Estrées, Baron de Montmirel, premier Baron du Boulonois, Maréchal de France, Ministre d’Etat, Gouverneur des ville et citadelle de Metz, Gouverneur général des évêchés de Metz et Verdun, Chevalier des Ordres du Roi et Général de ses Armées.

                     

1787 Recettes de la fabrique

         Quêtes : 12 livres 8 sols 9 deniers.

 

11 janvier 1787

         Nomination de 3 gardes de vignes :

         - Claude COQUOT,

         - Jean MENU,

         - Jean Remy SAINTIN.

 

6 mai 1787     Article paru dans le Journal de Champagne du 14 mai 1787

          Le S' Haman, physicien, a fait à Reims, une expérience aérostatique à air inflammable, qui a eu tout le succès qu'on pouvait désirer. Vers quatre heures et demie du soir, il a lancé deux ballons de différente grandeur ; le premier a pris la direction vers le sud-sud-ouest de cette ville ; le second au sud, et a dû tomber sur la ligne de Vertus, Fère-Champenoise ou Arcis-sur-Aube. A cinq heures il a fait partir une Nymphe contenant un ballon de huit pieds de hauteur, et que le vent, qui était très fort, a dirigé au sud-sud-est. La rapidité avec laquelle cette nymphe est partie, a fait croire qu'elle pouvait parcourir l'espace de 15 lieues par heure. Après s'être soutenue pendant 7 quarts d'heure en l'air où elle est apparemment restée en stagnation, ou a pu y décrire différents cercles à une très grande hauteur, elle est descendue à sept heures au village de Ludes à 3 lieues de Reims. Elle fut d'abord aperçue dans la campagne par le berger, qui n'étant pas prévenu, en fut d'abord effrayé. Il la suivit cependant jusqu'au village, où elle s'arrêta contre la haie d'un jardin. On donnera une récompense aux personnes qui pourraient avoir retrouvé et remettre les 2 ballons, ou en donner avis à M. Guerin-Delioncourc, rue du Marc, à Reims, qui en informera le propriétaire.

 

1788 Recettes de la fabrique :

         Quête : 12 livres 8 sols 3 deniers.

         Payé à Nicolas QUATRESOLS 6 livres pour avoir fait les fonctions de Suisse.

 

16 mars 1788

         Dimanche des rameaux, vol chez Nicolas LENOIR, marchand, mercier, aubergiste et boulanger.

 

2 Avril 1788

         Sébastien LOUIS, syndic de l'assemblée municipale de Ludes.

         En conséquence de l'arrêté de l'assemblée d'élection de Reims du vingt-six mars dernier, qui décide que le père et le fils, le beau-père et le gendre ne peuvent figurer ensemble dans la dite municipalité, et comme Jean BEUZART COQUOT, nommé membre est beau-père de Christophe JUPIN aussi membre nommé, il convient d'en choisir un autre sujet au lieu et place dudit Christophe JUPIN, nous avons tous unanimement élu et choisi Adam JUPIN demeurant audit Ludes pour remplacer ledit Christophe JUPIN pour être membre de l'assemblée municipale, lequel présent a accepté la dite place de membre de l'assemblée municipale et a signé. Et comme Etienne PORTEVIN se trouve hors d'état de remplir la dite fonction de membre de l'assemblée municipale à laquelle il avait été nommé, nous avons aussi tous unanimement nommé et choisi et élu la personne de Simon MENU, l'un des habitants de Ludes pour membre de l'assemblée.

 

23 avril 1788

         Une femme est retrouvée assassinée dans le fossé du bois St Jean appartenant à Monsieur le Marquis de Sillery (crâne enfoncé et deux coups de couteau dans la poitrine). Rapport de visite effectué par Jean Paul MAILLET, maître chirurgien domicilié à Rilly et Jean Baptiste Claude CAILLEZ, maître chirurgien, domicilié à Verzy.

 

8 Juin 1788

         Sébastien LOUIS, syndic, est autorisé à faire raccommoder et grossir le battant de la grosse cloche. Le battant ne frappant plus exactement au bon endroit, le son de la cloche devient discordant.

 

1789

Comptes de la fabrique :

 Recettes des quêtes :

Janvier : 28 sols 6 deniers

Février : 20 sols 6 deniers        

Mars : 24 sols                         

Avril : 32 sols 3 deniers           

Mai : 20 sols 6 deniers            

Juin : 2 louis 8 sols

Juillet : 26 sols                

Août : 5 sols 9 deniers              

Septembre : 5 sols 6 deniers 

Octobre : 7 sols 3 deniers       

Novembre : 36 sols                  

Décembre : 16 sols

  • Recette de M. BRUYANT, la somme de 150 livres pour un banc à côté de l'autel St Nicolas qui lui a été accordé du consentement du bureau de la Fabrique.
  • Recette de Jean Baptiste BEAULIEU la somme de 12 livres 10 sols pour le prix de l'ancien tabernacle et un lot de vieux bois.
  • Dépense de 80 livres payées au Sieur CAYEUX, sculpteur à Reims, pour la sculpture de deux anges et autres ouvrages.
  • Dépense de 238 livres payées au Sieur Guillaume HAINNEAUX, plâtrier, pour le prix de deux petits autels.
  • Dépense de 4 livres 10 sols pour une pierre d'autel, payée en date du 3 octobre 1789.

En 1789, 2 petits autels sont construits dans l'église (lieu ?)

 

14 janvier 1789  

         Nomination de 3 gardes de vignes :

         - Jacques JUPIN le jeune,

         - Christophe SAINTIN l'aîné,

         - Adam QUATRESOLS.

 

25 janvier 1789

         Lettre du procureur fiscal en la justice de Ludes à monsieur le lieutenant civil et criminel en la justice de Ludes.

         "Des gens malveillants et mals intentionnés seraient entrés furtivement dans la maison et domicile de Jean Pierre Beaulieu, maçon, mari de Marie Jeanne MENU, pendant la messe, qu'ils ont forcés la porte d'une armoire à robe, arraché la serrure et y ont pris et enlevés un double louis d'or, trois autres louis simples, un écu de six livres et une pièce de douze sous, qu'ils ont pareillement pris deux bagues d'argent et enlevés un habit et une veste de drap tous neufs, et une culotte de velours qui sont ses habits de noces, en outre un habit de velours, six mouchoirs de mousseline à l'usage de femme, deux chemises neuves, deux corsets de cotton et deux paires de bas de coton et de laine."

 

31 janvier 1789

         Pierre François PORTEVIN, Lieutenant en la Justice de Ludes.

 

20 mars 1789

         Vol chez Remy MAILLET, vigneron et Sergent en la Justice de Ludes.

 

24 mars 1789

         Simon FEUTRE, vigneron et garde messier du terroir de Ludes, dresse procès-verbal à Adam BEUZART, vigneron, qui chargeait de la terre sur son cheval dans une jauge appartenant à Mme Veuve Claude MILLET, sans autorisation. Le 28 mars il avait une amende de 12 sols et 9 deniers.

 

23 juin 1789

         "Malgré les arrêts et ordonnances de police interdisant d'allumer aucuns feux dans les rues du village à raisons des accidents qui peuvent en résulter, des gens malveillant et mal intentionnés, vers 9 à 10h. du soir, ont allumé un feu rue du Mars entre la maison de Pierre MICHELET et de Christophe SAINTIN". (Ces feux étaient allumés à l'occasion de la fête de St Jean).

 

6 juillet 1789

         Le bureau de la fabrique concède au sieur François MONTLAURENT, laboureur et meunier demeurant à Reims, et à Marie FOURNIER son épouse, une pièce de terre située au terroir de Reims, lieudit La Motelle, sur le chemin de Reims à Beine, moyennant le prix de six septiers de bled froment de bonne qualité, mesure de Reims, le jour de la St Martin d'hiver, et y construire un moulin à vent avec maison.

 

2 Août 1789

         Sébastien Louis, Syndic, et les membres de l'assemblée municipale de Ludes présentent une requête à Monseigneur l'Intendant à l'effet de pouvoir toucher les deniers provenant de la vente des bois de la communauté, afin d'aider les habitants de la communauté de Ludes qui sont dans la plus grande nécessité, et qu'il n'y a rien à espérer pour la vendange prochaine.

 

7 août 1789

           Le syndic, Sébastien LOUIS, a reçu une lettre de monsieur de Savigny par laquelle il invite la commune à entretenir la route de Reims à Louvois, soit en argent, soit en main d'œuvre. Le syndic fait part de la misère des habitants de cette paroisse et de l'impossibilité d'adhérer à cette invitation.

Cette communauté paye tous les ans pour la corvée une somme de 900 livres.

 

7 septembre 1789

         "Ce jourd'hui sept septembre 1789 à 5 heures de relevé au greffe de la Justice de Ludes et pardevant nous, Jean Baptiste Edmé HEDIN Lieutenant en la justice de ludes, assisté de Claude COQUOT le jeune notre greffier ordinaire est comparu Marie LEGRAND, fille majeur de Nicolas LEGRAND l'aîné et de Marie Anne JACOB ses père et mère de la paroisse de Ludes, y demeurant, laquelle pour satisfaire à l'Edit de Henry second, a déclaré que sous l'espoir d'épouser le nommé Claude JUPIN, fils majeur et militaire dans le régiment de Brie en garnison à Thionville, fils de Adam JUPIN et de Marie Jeanne BEUZART de la paroisse de Ludes y demeurant, elle s'est laisser induire en erreur et est devenue enceinte d'environ 7 mois par la fréquentation charnelle qu'elle a eu avec lui et que la dernière fois qu'elle s'était laisser induire en erreur avec lui c'était le dix février dernier après que ledit Claude JUPIN lui avait promis de l'épouser et de ne jamais l'abandonner, de la quelle déclaration nous a requis acte que nous lui avons octroyé pour lui servir et valoir ce que de raison, après qu'elle a juré et affirmé que ce qu'elle nous a déclaré est sincère et véritable, en foi de quoi la ditte Marie LEGRAND a signé avec nous et notre greffier".

 

20 Septembre 1789

         Sébastien LOUIS, Syndic de la communauté, demande une somme de mille livres au sieur FABRE, receveur des domaines et bois de Champagne qui détient l'argent de la communauté, pour acheter douze fusils et douze bayonnettes, faire revenir la poudre et le plomb nécessaire et donner à chaque bourgeois milicien une cocarde pour les distinguer des autres, et que le surplus de l'argent sera employé tant à la réparation du gué (fontaine) actuel qu'à la construction d'un autre en haut du village.

 

2 décembre 1789

         "Ce jourd'hui deux décembre 1789 à 5 heures de relevé au greffe de la Justice de Ludes et pardevant nous, Jean Baptiste Edmé HEDIN Lieutenant en la justice de ludes, assisté de Claude COQUOT le jeune notre greffier ordinaire est comparu Elizabeth JACOB fille mineur de Claude JACOB et de déffunte Elizabeth ses père et mère de la paroisse de Ludes, y demeurant, laquelle pour satisfaire à l'Edit de Henry second, a déclaré que sous l'espoir d'épouser le nommé Joseph REMY, fils mineur de Claude REMY et de Marie Jeanne LAGNIAU de la paroisse de Mailly y demeurant, elle s'est laisser induire en erreur et est devenue Enceinte d'environ 6 mois et demi par la fréquentation charnelle qu'elle a eu depuis trois ans avec lui et que la dernière fois qu'elle s'était laisser induire en erreur avec lui c'était le dix sept mai dernier après que ledit Joseph REMY lui avait promis de l'épouser et de ne jamais l'abandonner, de la quelle déclaration nous a requis acte que nous lui avons octroyé pour lui servir et valoir ce que de raison, après qu'elle a juré et affirmé que ce qu'elle nous a déclaré est sincère et véritable, en foi de quoi la ditte Elizabeth JACOB a signé avec nous et notre greffier".

 

31 décembre 1789

         Nomination de 3 personnes pour garder les vignes en 1790, pour veiller à la conservation dudit terroir.

         - Claude Montmarthe,

         - Etienne Jupin,

         - Christophe Jupin, le jeune,

tous trois vignerons.

Ils ont prêtés serment. "Ils ont juré en leurs âmes et consciences de bien et fidèlement faire les fonctions de gardes de vignes, de veiller à la conservation d'icelle, de dresser procès verbal contre les délinquants, de les affirmer et de les déposer en notre greffe pour être par nous ordonné ce qu'il appartiendra, pour la rétribution de seize sols".

 

1789

         En 1789, Ludes compte environ 700 habitants. Le village est groupé autour de l'église entourée de son cimetière. En contrebas, une halle qui sert de marché et dans laquelle la population se réunie pour débattre des affaires civiles. S'il s'agit d'affaires religieuses, l'église sert de lieu de rassemblement. Devant la halle est planté un calvaire. La halle brûlera en fin d'année 1793.

 

         Les habitants sont en majorité vignerons, quelques-uns possèdent leurs vignes en propre, beaucoup en sont locataires soit de Mr de Cambray, de Mr Coquebert de Montfort ou de Mr Brulard de Sillery, d'autres sont cultivateurs, on dit alors laboureurs. Certains travaillent comme bûcheron dans la forêt et la vente des bois entre pour une part importante dans le budget de la communauté. Il y a des tuileries au Craon de Ludes comme celle de Bertrand Quenardel, deux boulangers Nicolas Lenoir et Nicolas Mayeux, un maçon Jean Baptiste Beaulieu, un mercier Nicolas Jaquelet, un maréchal-ferrant Jacques Hémard, un charron Jean Baptiste Labruyère, un instituteur Etienne Tatat. En outre un pâtre est nommé par la communauté pour "garder fidèlement le troupeau des bêtes à cornes ... à la charge pour lui de les conduire et de le reconduire sans les fatiguer en aucune manière par la voix des chiens, depuis le haut du village jusqu'au bas". Un homme est aussi affecté à la garde des bois. A partir de 1791 on nomme un garde messier qui "veille à la conservation des champs semés tant en froment, seigle, orge, avoine que prés tant naturels qu'artificiels". En 1792, on nomme trois gardes des vignes "pour veiller à la sureté des vignes, dresser procès-verbaux contre les délinquants". La période révolutionnaire est en effet propice au brigandage et aux exactions des malfaiteurs.

 

         Jusqu'en février la communauté est gérée par un syndic élu par l'assemblée générale des habitants, il s'appelle Sébastien LOUIS, il a à peu près le rôle de notre maire actuel.

         Les habitants doivent la dîme qui est perçue par l'église ; c'est généralement une partie de la récolte en grains ou en vins. Ils doivent aussi la taille (impôt direct) et les vingtièmes qui est un impôt qui touche le 20ème du revenu mais aussi la capitation ; impôt récent qui touche essentiellement les personnes, mais plus impopulaire est la corvée qui consiste souvent à l'entretien des routes. Mais en août 1789, quand Mr de Savigny "invite" les habitants " à contribuer à l'entretien de la route de Reims à Louvois", Mr Sébastien Louis lui fait part "de la misère des habitants de cette paroisse et de l'impossibilité dans laquelle ils sont de pouvoir adhérer à l'invitation".

 

         En plus de ces impôts déjà fort contraignants, il faut encore payer l'impôt sur le sel (gabelle), le tabac, les cens et surcens (redevances dues, par les tenanciers, au seigneur dont leur terre relevait), les aides (impôts grevant chez nous principalement la circulation et la vente des vins), les droits de tonlieu (péage exigé aux ponts et aux bacs), de tirage (tirage au sort des recrues), de forage, de banvin (droit au seigneur de décider de l'ouverture de la vente du vin avec monopole à celui-ci de commercer avant l'ouverture), de champarts (droit au seigneur d'aller prélever une quote-part de la récolte avant son enlèvement), et les banalités (obligation de faire pressurer la vendange sur le pressoir du seigneur en payant bien sûr à celui-ci une somme pour le service rendu).

 

         Ainsi en ce début d'année 1789, la misère est grande partout, et deux mois d'hiver ininterrompu ont ruiné l'espoir d'une vendange. C'est dans ce contexte que les habitants de la communauté rédigent début 1789, un cahier de doléances qu'ils donneront à leur député qui siégera en mai aux États Généraux à Versailles. En voici le texte intégral :

 

"Droits et principes généraux.

 

1-      Le vote décisif par tête et non par ordre dans les États Généraux, l'établissement d'une nouvelle constitution libre et permanente qui fixe pour toujours les droits du Roy et de la Nation.

 

2-      L'organisation des États Généraux sur un plan détaillé, tant pour les élections graduelles et l'étendue des bailliages et sénéchaussées, relativement à la richesse et à la population, que pour la composition, et la police intérieure des mêmes États Généraux, en sorte que toute la Nation soit bien représentée et exprime son vœu libre et impartial.

 

3-      Le droit du Roy et de la Nation de proposer et consentir les lois et les impôts, afin que dans l'un ou dans l'autre cas, soit généraux ou locaux, rien ne puisse avoir lieu sans le consentement réciproque du Roy et de la Nation assemblée et dans celle même des États Généraux.

 

4-      Le retour périodique des États Généraux, au moins tous les cinq ans, époque que le Roy pourra avancer.

 

5-      L'égalité parfaite de répartition de tous les impôts et charges publiques et locales sur tous les ordres, en proportion de leurs biens, facultés et revenus, sans distinction pécuniaire quelconque.

 

6-      L'établissement général d'États provinciaux dont l'organisation est laissée aux États Généraux, en ne dissimulant pas le vœu que l'on forme ici que ces États provinciaux n'étant que pour connaître, surveiller et diriger toutes les parties de l'administration de la province, de répartir et de recevoir les impôts accordés, ils ne devraient être composés que de députés pris dans tous les ordres et dans toutes les classes indistinctivement, et la présidence laissée à l'élection annuelle desdits députés.

 

Plaintes, Remontrances et Doléances

 

1-      Suppression des justices seigneuriales ; réforme considérable dans les autres justices ; diminution des frais de procédures ; police plus exacte et bien surveillée ; droit de porter plainte contre les officiers qui la négligent et, sur la preuve, punition des officiers qui en sont chargés.

 

2-      Diminution d'imposition sur certains biens, à raison des surcens dont ils sont chargés, et imposition reportée sur ceux qui ont le droit de percevoir lesdits surcens.

 

Droits seigneuriaux

 

1-      Suppression des droits seigneuriaux qui ont été établis que lorsque les seigneurs opprimaient leurs vassaux, et comme la violence ne peut dans la circonstance actuelle être bien accueillie, on demande que les corvées, champarts, droits de bourgeoisie, banalités, cens, lods et vente, droit de tirage, forage, péage, stellage, minage, tonlieu, banvin, chasse et autres de pareille nature qui ne peuvent jamais être regardés consentis librement par les peuples, à moins que les seigneurs n'en représentent et n'en justifient par des titres librement contractés.

 

Finances

 

1-      Rendre le prix égal pour la vente du sel dans tout le royaume. Reculement des barrières aux frontières où se ferait le payement des droits d'entrée et de sortie du royaume, et par là procurerait aux sujets du Roy l'aisance du commerce après avoir acquitté les droits.

 

2-      Tarif à faire concernant les droits de contrôle, lesquels doivent être assis sur la qualité des actes et des personnes et non sur les clauses desdits actes, ce qui en détruisant la source des procès et l'arbitraire des suppôts de la ferme facilitera aux notaires de rendre et expliquer leurs actes.

 

3-      Suppressions entières des droits d'aydes ruineux pour les peuples et pour l'État ; liberté entière de vendre le vin, après avoir payé un droit fixe dont personne ne doit être exempt.

 

4-      Suppression d'élections ainsi que les intendants, qui sont inutiles et dispendieuses ; réforme considérable dans les maîtrises des Eaux et Forêts ; gages donnés auxdits officiers et punition de ceux qui exigeront la moindre chose de qui que ce soit, propriétaires ou marchands de bois ; défense expresse à ces messieurs d'aller à la chasse où bon leur semble et de se faire nourrir gratuitement.

                           

Doléances locales

 

1-      Les seigneurs de Ludes exigent des droits, tant sur les manufactures en tuiles que sur les usages servant de pâturage aux bestiaux de la communauté. On en demande la suppression à moins que ces premiers n'en justifient la propriété par des titres consentis librement. On demande aussi l'autorisation de détruire et tuer généralement toutes les bêtes fauves qui ravagent annuellement la récolte, tant en grains qu'en vin, et d'interdire la chasse aux seigneurs qui la font souvent dans les temps où elle peut faire tort aux grains ; défense en tout temps de chasser dans les vignes dont on brise les ceps.

 

2-      Empêchement, dans tous les cas, de la sortie des grains hors du royaume, possibilité qui ne pourra avoir lieu qu'après avoir été mûrement réfléchie par toute la Nation consultée à cet effet et consentie par les États Généraux ou provinciaux.

 

3-      Suppression d'une trop grande quantité de pigeons qui ne sont renfermés par les propriétaires en aucune saison, ce qui cause un dommage très considérable, surtout dans le temps des semences et des moissons.

 

On se rend compte que les doléances (fort bien rédigées) portent aussi bien sur l'organisation des États Généraux que sur des faits précis tels l'autorisation de détruire et de tuer les bêtes fauves qui ravagent les récoltent.

 

1790

Banc des seigneurs : comptes de la fabrique.

         Le comptable fait recette de Jean Baptiste GOUGELET la somme de 6 livres 15 sols pour la place de défunt Jean Baptiste LEGRAND qu'il a racheté pour son fils Henry.

         19 places sont ainsi vendues en 1790 pour une somme totale de 136 livres 6 sols. Le prix des places allant de 6 livres à 8 livres 6 sols.

         Place des femmes

         26 places sont ainsi vendues pour une somme de 172 livres 14 sols.

         Le comptable fait recette du Sieur Nicolas Marie JACQUELET, la somme de 41 livres pour la 1ère et 2ème place du banc au fond de l'église, ainsi que du sieur LEMERY la somme de 19 livres 5 sols pour la 3ème et 4ème place du même banc.

         Certain payait une place pour leur servante, tel le sieur BRUYANT la somme de 7 livres 12 sols pour la place de sa servante provenant de la veuve Jean MILLET.

 

         Recettes des quêtes et pain béni vendu dans l'église :

Janvier : 23 sols - Février : 12 sols - Mars : 10 sols 3 deniers - Avril : 32 sols 3 d. - Mai : 17 sols - Juin : 5 sols

Juillet : rien – Août : 5 sols 3d. - Septembre : 7 sols 3 d. - Octobre : 3 sols 3d. - Novembre : 7 sols 9 d.

Décembre : 9 sols 6d.

 

         Recettes par legs ou mariage : 39 livres 12 sols.

         Cire payée au Sieur HERBIN, cirier à Reims : 145 livres 2 sols.

 

7 Février 1790

         Election du premier maire de la commune de Ludes :

         Christophe PERTHOIS, vigneron. Elu par  61 voix contre 25 sur 86 électeurs. Est ensuite élu le procureur fiscal : Jacques HEIMART, maréchal ferrant, 56 voix contre 30.

         Cinq officiers municipaux sont élus :

         - Jacques Nicolas DUCHATEAU, panetier, 41 voix,

         - Pierre Antoine SAINTIN, vigneron, 32 voix,

         - Henry SAINTIN, vigneron, 17 voix,

         - Servais BEUZART, vigneron, 17 voix,

         - Christophe JUPIN l'aîné, vigneron, 17 voix.

 

12 notables doivent ensuite être élus :

         - Nicolas CAQUE, Claude COQUOT l'aîné, Nicolas MARTINET, Jean Baptiste FLOQUET, Adam FENEUIL, Simon MENU, Nicolas CHANDELOT, Jean Baptiste ALEXANDRE, Sébastien LOUIS, Christophe BRESSE, Jacques MICHELET, Jean Baptiste LABRUYERE,

 

7 Mars 1790

Christophe PERTHOIS est nommé trésorier, pour se charger des deniers communaux.

         Est nommé Secrétaire Greffier le sieur Michel LEMERY, receveur sédentaire des aides à Ludes, étant donné qu'il ne se trouve personne  dans la communauté en état de remplir cette place. Sont nommés ensuite quatre adjoints pour assister le juge dans les affaires criminelles : Pierre Antoine SAINTIN, Christophe JUPIN l'aîné, Jean Baptiste LABRUYERE et Sébastien LOUIS.

 

14 Juillet 1790

         Un décret de l'assemblée nationale ordonne que tous les  officiers civils et militaires et la garde nationale doivent prêter le serment civique. La milice nationale de Ludes a été réunie sous la halle, et le sieur Jacques DOUBLET, commandant de cette milice, a prêté serment et ensuite toute la compagnie, sous la fois duquel ils ont tous jurés en leur âme et conscience d'être fidèles à la nation, à la loi et au Roy et de ne jamais porter leurs armes ni s'en servir contre aucun citoyen et d'obéir en tout point aux ordres de la dite municipalité. Ensuite se sont présentes Messieurs COQUEBERT de MONFORT et de CAMBRAY père et fils, lesquels nous ont requis d'être admis à prêter le même serment, ce qu'ils ont fait à l'instant devant le Maire.

         L'assemblée désirant donner des preuves de son zèle patriotique envers leurs concitoyens, et les engager à prendre part à la joie commune que tout bon citoyen doit avoir pour le recouvrement de la liberté française, a décidé de donner à tous les ménages, y compris les veuves, une somme de vingt sous.

 

12 Septembre 1790

         " Le Maire Christophe PERTHOIS, ainsi que tous les citoyens actifs de cette paroisse, désirant concourir avec la jeunesse déjà en exercice et satisfaire aux vues sages de l'Assemblée Nationale en donnant des preuves de leur patriotisme pour le maintien des lois, du bon ordre et de la sûreté publique en remplissant avec eux les fonctions de Gardes Nationales, il conviendrait de donner à cette garde nationale réunie un commandant en chef, qui, par ses talents militaires et ses autres vertus particulières, saurait les commander et se faire respecter ; que personne dans cette paroisse ne peut remplir plus dignement cette place que Monsieur COCQUEBERT de MONTFORT ancien Capitaine d'Infanterie ("et d'un de nos seigneurs", mots rayés sur le document) qui réunit en luy toutes les qualités qu'il convient à un bon Commandant. Surquoy a été délibéré tout d'une voix unanime, que Messieurs les Maire et Procureur de la commune se transporteraient à l'instant chez mondit sieur COQUEBERT de MONTFORT pour luy faire part de la présente délibération et le prier au nom de toute la municipalité de vouloir bien, en continuant à cette paroisse les mêmes bontés dont il l'a toujours honoré, luy faire la grâce d'accepter la place de Commandant en chef de la garde nationale de Ludes.

 

Le 19 Septembre 1790, le Maire, le Procureur et les officiers municipaux de Lude, se transportèrent sous la halle où la garde nationale était rassemblée, à l'effet de reconnaître Monsieur COQUEBERT de MONTFORT pour leur Commandant en chef. Après avoir fait battre un ban par notre tambour, nous avons à haute et intelligible voix nommé mondit sieur COQUEBERT de MONTFORT pour Commandant en chef de la garde nationale de Lude et enjoint à icelle de reconnaître en cette qualité et de luy obéir en tout ce qu'il leur commandera pour le service de l'Etat et de la patrie et de ne jamais abandonner leur drapeau. "

 

19 Octobre 1790

         "Malgré les défenses réitérées d'aller enlever des gazons sur la plaine ce qui porte un préjudice considérable à la pâture du gros bétail et comme aussi d'aller ramasser des feuilles dans les vignes, plusieurs particuliers au mépris de ces défenses continuaient d'enlever les gazons et d'aller ramasser des feuilles dans les vignes, ce qui est contre les règlements et l'utilité publique, il serait nécessaire de commettre une personne désintéressée pour y veiller et verbaliser contre les délinquants. Après mise en délibération c'est Jacques DOUBLET, garde-chasse du terroir de Ludes, qui a été choisi pour veiller à ce qu'il ne soit enlevé aucuns gazons sur la plaine ni aucuns feuillages dans les vignes jusqu'au mois de janvier prochain, moyennant une rétribution de quatre livres dix sous pour le dit temps".

 

7 Novembre 1790

         Conformément au décret de l'Assemblée Nationale, la communauté de Ludes doit nommer quatre assesseurs au juge de paix.

         Adam JUPIN, Claude COQUOT le jeune, Etienne PORTEVIN et Remy RAILLET, tous demeurant à Ludes, ont été élus et ont prêté serment.

 

14 Novembre 1790

         Il a été procédé à la nomination de deux officiers municipaux pour remplacer les sieurs Pierre Antoine SAINTIN et Servais BEUZART qui se sont trouvé sortant par tirage au sort. Les deux ayant obtenu le plus de voix sont Pierre Antoine SAINTIN et Jean BEUZART dit Jupin. De la même manière, six notables se sont trouvés sortant par tirage au sort : Nicolas CHANDELOT, Jean Baptiste LABRUYERE, Christophe BRESSE, Nicolas CAQUE, Jacques MICHELET et Sébastien LOUIS. Les six ayant obtenu le plus de voix sont Adam ARNOULD, Nicolas MICHELET, Nicolas Remy RAILLET, Nicolas CAQUE, Servais BEUZART et Etienne JUPIN.

 

29 Novembre 1790

         Les habitants de Ludes se plaignent que les boulangers de la commune vendent leur pain plus cher qu'à Reims ou Epernay, que le poids du pain n'y est pas, et que cela porte préjudice aux pauvres. Après délibérations, le Maire est chargé de faire venir de Reims, tous les mardis, le prix des différentes sortes de pain qui s'y vendent. Les deux boulangers, Nicolas LENOIR et Nicolas MAYEUX ont accepté la présente délibération.

 

3 Décembre 1790

         En conformité avec le décret de l'Assemblée Nationale, le Maire et les officiers municipaux se sont transportés chez le citoyen Claude COQUOT, ancien greffier de la juridiction seigneuriale de Ludes, afin d'apposer les scellés sur tous les coffres ou armoires où peuvent être déposés les papiers et minutes de ladite juridiction. Ensuite le sieur COQUOT à déclarer qu'il existait aussi une armoire dans l'ancien château des seigneurs de Ludes. La même délégation s'y rend sur le champ afin d'y apposer les scellés.

 

30 Décembre 1790

         Le citoyen Christophe SAINTIN le jeune, vigneron et laboureur, est nommé comme expert pour accompagner Monsieur VILLAIN l'aîné, commissaire nommé à l'effet  de faire les estimations des biens nationaux.


L'ADMINISTRATION COMMUNALE ET LE DEROULEMENT DES EVENEMENTS.  

 

En 1789, la communauté est gérée par un syndic qui est l'égal de notre maire actuel. Il s'appelle Sébastien Louis. Sa tâche est de percevoir les fonds qui reviennent à la paroisse, par exemple les sommes dues par les tuiliers pour la location de terrains appartenant à ladite communauté, il paye en contrepartie toutes les charges qui incombent à la communauté : part sur les quittances et les rôles d'impôts, dépenses afférentes aux réparations des fontaines, de la maison d'école et au mur du cimetière, etc ...

 

Une de ses premières tâches pendant la Révolution est en septembre 1789 de former une milice bourgeoise "pour veiller à la sûreté publique et détruire les brigandages qui se commettent" et d'acheter "douze fusils et douze baïonnettes, faire revenir de la poudre et le plomb nécessaire et donner à chaque bourgeois milicien une cocarde pour les distinguer des autres". Cette milice bourgeoise devient en juillet 1790 une milice nationale. Elle prête serment le 14 juillet 1790, jour de la fête de la Fédération à Paris, sous la halle avec à sa tête Mr Jacques Doublet. A cette occasion tous les ménages de Ludes reçoivent une somme de 20 sous, pour les " engager à prendre part à la joie commune que tout bon citoyen doit avoir pour le recouvrement de la liberté française". En septembre de cette année, elle se donne pour commandant en chef un homme qui "par ses talents militaires et ses autres vertus saurait commander et se faire respecter". D'une voix unanime, les citoyens nommèrent à cette fonction le Sieur Coquebert de Montfort, tout en le priant : "de continuer à donner à cette paroisse les mêmes bontés dont il l'a toujours honoré". Celui-ci prête serment le dimanche suivant, sous la halle au son du tambour. Il est frappant de constater à quel point nos concitoyens tenaient à leur seigneur, et le paysan, quoique misérable, n'avait que peu d'ardeurs révolutionnaires.

 

En février 1790, 80 habitants assemblés, nomment pour maire Christophe Perthois, vigneron, pour procureur de la commune Jacques Haimart maréchal-ferrant, et 5 officiers municipaux et 12 notables qui sont en quelque sorte nos conseillers municipaux d'aujourd'hui. La tâche principale de cette assemblée est de procéder à l'estimation des biens de la municipalité, et de les diviser en sections. Ainsi les vignes, les terres et les bois sont divisés en trois sections (bonnes, médiocres, mauvaises). Il est intéressant de constater que les meilleures vignes actuelles comme les Saint Mard, les Chemins d'Amis, le Nid d'Agace, les Corigniers ou le Clos Allard, étaient classées parmi les mauvaises vignes. Quelques mois plus tard, en septembre 1791, à chaque section ainsi délimitée, on accordera un revenu qui servira à établir la contribution foncière. On sait qu'une des principales revendications des paysans était l'imposition en fonction de la surface exploitée.

 

En octobre, les habitants et la municipalité accompagnés de la garde nationale, entendent sous la halle le discours proclamant la Constitution Française.

 

Le 13 novembre 1791 est ordonnée une nouvelle municipalité. Le maire qui en est issu s'appelle Jean Beuzart Coquot, tuilier, un procureur de la commune, trois officiers municipaux et six notables. C'est cette nouvelle formation qui achètera en décembre 1791, des hallebardes pour se prémunir contre les attaques de l'ennemi.

 

En décembre 1792, re-nomination d'une nouvelle municipalité, Mr Nicolas Caqué en devient le maire. Elle a en février 1793, la douloureuse mission de procéder à la réquisition de quatre chevaux et d'une voiture à moisson qui serviront à l'armée de la république. Il y a 41 chevaux dans la commune, ils furent répartis en groupe de quatre sur des bulletins dont un fut tiré au sort. Mais là ne devait pas s'arrêter ses tragiques choix. En Mars elle doit fournir onze hommes entre 18 et 40 ans pour servir à la défense de la patrie. Un registre est ouvert pour que s'y inscrivent les volontaires, et s'il n'y a pas assez de volontaires, la commune est tenue de compléter la liste. Trois jours plus tard, le registre étant resté vide, elle procède "au complément par tirage au sort". Pas très volontaires nos concitoyens ! Le sort tomba sur les citoyens Claude Vivien, Claude Geny, François Menu, Henry Masselot, Jean-Baptiste Chamelot, Jean-Baptiste Mignon, Louis Raillet, Pierre Dumangin, Sébastien Adam, Thomas Feneuille et Jean-Baptiste Couture "qui doivent marcher à la défense de la Patrie".

 

Le 23 mars elle réquisitionne encore trois chevaux et trois voitures, puis le 20 mai encore cinq voitures attelées de chacune quatre chevaux. Entre temps, le 12 mai elle forme une nouvelle garde nationale composée de 14 grenadiers, et deux compagnies dirigées pour la première par Adam Arnoult et pour la seconde par Louis Arnoult.

 

La commune est donc en cette année 1793 fort éprouvée : onze hommes partie à la guerre, tous les chevaux réquisitionnés, les hommes qui restent sont tous affectés à la garde nationale ou dans une compagnie. Aussi le 3 juin, quand elle doit encore fournir les mulets, des armes et de l'argent, elle répond que "dans la commune il n'existe aucun citoyen qui puisse être réputé dans la classe des personnes riches et aisées, chacun d'eux vivant du produit de son travail et étant attaché à la culture des vignes qui ne leur ont rien produit depuis quatre ans".

 

Le 10 août 1793, l'on fête le premier anniversaire de la chute de la royauté. "La messe a été célébrée au calvaire devant la halle, et avant que de sortir de l'église, le citoyen Lejeune, Curé, a entonné le Véni-Créator qui a été continué par le chœur jusqu'au lieu du reposoir. Aussitôt le Véni-Créator fini, on a commencé la messe et la messe étant finie il a été prononcé un discours par ledit Citoyen Lejeune Curé touchant la fête civique et la position où se trouvaient alors tous les braves citoyens de la République. Le discours a été agréablement reçu de tous les assistants aux acclamations de VIVE LA REPUBLIQUE çà ira, çà ira …

 

Le 20 octobre, la municipalité forme un comité de surveillance de douze personnes. Une des dernières tâches en cette fin d'année 1793, mais sans doute pour elle, une des plus cruelles, est de saisir tous les objets servant au culte pour les envoyer à Reims. Nous sommes alors en pleine Terreur révolutionnaire. A Paris, Robespierre et ses amis montagnards, guillotinent Danton et les siens. Il faut remarquer que le texte faisant état de cette obligation n'est signé par aucun de nos concitoyens mais par Bezanson Guillaume administrateur du district de Reims. L'église de Ludes voit donc partir "trois calices, un de vermeil et deux d'argent, un soleil de vermeil, un grand ciboire d'argent, ... trois patènes, six grands chandeliers argentés, quatre autres petites croix et leur Christ, une lampe, une grande croix et son Christ, un banc de chandeliers, deux autres grandes lampes dont une argentée, un bénitier et deux chandelles, quatre autres chandeliers argentés, une croix son pied et son Christ aussi argenté, un encensoir et sa navette, trois reliquaires, huit autres chandeliers et une croix, un dôme servant aux fonds baptismaux, deux paix argentées, deux plats ovales et un autre petit rond et deux burettes de tout d'étain".

 

C'est le temps de la Terreur, des massacres en Vendée et de la reprise de Toulon aux Anglais par Bonaparte : dans notre village, la Loi ordonne à la municipalité et aux habitants de célébrer cet événement.

 

Voici le texte qui relata cette fête et qui nous donne une idée assez précise de ce qui se passa ce jour de 9 janvier 1794. "La fête qui a eu lieu le vingt, seconde décade de nivôse (9 janvier 1794), a été annoncée la veille par le son de la caisse et le jour de grand matin par le son de la cloche.

Les citoyens se sont réunis vers les neuf heures sur la grande place en face de la maison commune. De là, précédés par le tambour et par quatre citoyens montés à cheval et ouvrant la marche, ils se sont rendus au bas du village pour y prendre le char de la Liberté.

 

 Composition du char

 

Le char de la Liberté est garni de draps blancs, orné de guirlandes et de lierre sur lequel était placé la déesse vêtue de blanc, ne portant sur la tête qu'un mouchoir blanc orné d'un ruban tricolore et d'une couronne de lierre, et portant en main une pique surmontée du bonnet de la Liberté. La déesse était assise au milieu du char sur un siège élevé, plus bas et à ses côtés étaient placées huit jeunes filles de dix à douze ans également vêtues de blanc et portant une couronne de lierre sur la tête, vingt-quatre autres filles aussi en blanc entouraient aussi le char de la Liberté et portaient en main chacune une couronne civique.

 

Ordre de la marche

 

La marche était ouverte par un commandant à cheval suivi de trois citoyens aussi à cheval marchant de front et armés de sabre. Des deux côtés des chevaux, commençait la haie des citoyens portant des piques et après eux les citoyens portant des fusils, après les cavaliers suivait le tambour au milieu.

 

Ensuite un groupe de vieillards portant une bannière avec ces mots : NOUS ETIONS AVEUGLES.

Suivait ensuite un groupe d'enfants, l'espérance de la patrie avec leur bannière ou était inscrit ces mots : NOUS VOYONS CLAIR.

 

Après eux suivait un groupe figurant les défenseurs de la patrie avec une bannière portée par l'un d'eux. La bannière portait ces mots : DE MA FORCE ET DE MON SANG, J'AY VENGE MA PATRIE.

 

Ensuite marchaient la municipalité, le comité de surveillance et la société populaire confondus les uns les autres en signe d'unité et de fraternité et marchant trois de front, ayant une bannière portant ces mots : LA RECLAMATION DE LA NATION EST JUSTE, JE SACRIFIERAI LE RESTE DE MES JOURS POUR LA DEFENDRE.

 

Ensuite au milieu la musique.

 

Après le drapeau tricolore accompagné de quatre fusiliers, suivait le char de la Liberté précédé par deux rangs de filles marchant quatre de front et suivi de deux rangs de filles marchant quatre de front et huit autres filles marchant aux deux côtés du char. La déesse distribuait pendant toute la marche des petits pains aux enfants et aux pauvres les plus nécessiteux.

 

Le cortège s'est rendu à l'arbre de la Liberté en traversant le village par les rues les plus larges, ayant à sa suite un buisson d'épines sur lequel étaient déposés les signes ci-devant royaux et une quantité de signes féodaux. La marche était fermée par un autre piquet de citoyens à cheval.

 

Arrivés à l'arbre de la Liberté, les citoyens armés formaient un cercle autour, on dressa au pied de l'arbre qui avait été planté la veille avec toutes ses racines, le drapeau tricolore aux acclamations de tous les citoyens. Les présidents de la municipalité et du comité de surveillance prononcèrent chacun un discours analogue à la fête, après quoi le feu fut mis au bûcher sur lequel était déposé le buisson d'épines qui fut consumé avec tous les titres qu'il portait aux cris répétés de VIVE LA REPUBLIQUE. Après quoi les citoyens se sont donnés l'accolade fraternelle et burent à la même coupe.

 

 Les citoyens et citoyennes chantèrent pendant la marche et autour de l'arbre des hymnes à la Liberté, ils formèrent des danses autour de l'arbre et le reste de la journée sur les places publiques".

 

Trois mois plus tard, le 20 germinal an second (9 avril 1794) il est ordonné suivant l'arrêté du Directoire du district de Reims de faire "une fête en réjouissance de la conspiration découverte à Paris et aussi faire lecture du décret du 14 frimaire au pied de l'arbre de la liberté et ensuite retourner au temple de la raison en chantant des hymnes à la liberté". Dans les campagnes le déroulement des événements suit rapidement les tragédies orchestrées à Paris par les grands hommes de la révolution.

 

Pendant toute cette période nos citoyens ludéens sont toujours mis à contribution pour servir la patrie. Comme la nation a besoin de poudre pour ses canons, le 21 ventôse an 2 (11 mars 1794) deux citoyens sont nommés par la municipalité pour travailler aux salpêtres : ce sont Marc Renault et Louis Chardron qui sont désignés.

 

 Le 14 germinal (3 avril 1794) Laurent Villain, Jean Baptiste Coquot, Adam Arnoult et Claude Coquot sont chargés de faire le tour des familles pour "se procurer des chemises pour envoyer à nos frères d'armes". Le 19 floréal (8 mai) la commune doit fournir deux vaches pour l'armée. Ce sont les citoyens Coquebert de Montfort et Bruyant qui donnèrent ces deux précieux animaux.

 

Mais en contrepartie la nation n'oublie pas ceux qui sont méritant, en particulier ceux qui sont aux armées. Ainsi la veuve Pierre Arnoult, âgée de 67 ans, couturière, qui a trois enfants "au service de la république", (deux à l'armée du midi et un du côté de la Vendée) se voit attribuer des deniers pour subvenir à ses besoins.

 

Le 14 pluviôse an 3 (2 février 1795) ce sont les indigents de la commune qui reçoivent en tout 35 livres 9 sols de la part du trésorier du district de Reims.

 

Le 6 messidor an 2 (24 juin 1794) tous les chevaux de la commune sont recensés ce qui permet de savoir qu'il y avait à cette époque 45 chevaux servant à l'agriculture, 4 juments, 2 pouliches et 3 poulains.

 

Pourtant, petit à petit et surtout après la chute de Robespierre le 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794), les contraintes devinrent de moins en moins pesantes.

 

Qui dirigeait la municipalité pendant la terreur et jusqu'en 1799 ?

 

La charge en revint jusqu'au 18 juillet 1794 à Nicolas Caqué qui est dénommé comme agent municipal et celui-ci retrouve son appellation de maire le 30 messidor (18 juillet 1794). Il est assisté d'un secrétaire greffier qui est l'instituteur en l'occurrence Eugène Tatat. Celui-ci restera enseignant jusqu'en 1821 soit 50 années de service ! Il sera remplacé par Vincent Dran (instituteur à Verzenay) qui prendra sa fonction d'instituteur à Ludes cette année-là.

 

Chaque mois est nommé un président pour tenir la séance.

 

Nicolas Caqué est assisté depuis décembre 1792 par un procureur de la commune (Adam Jupin) par 5 officiers municipaux qui sont Alexandre Lejeune, prêtre (qui démissionnera le 20 septembre 1793), de Saintin Perthois, d'Adam Quatresols, de Jean Menu et de Pierre Michelet. Sont également nommés 12 notables.

 

Auprès de l'agent municipal et de ses adjoints (officiers municipaux et notables) se trouve un comité de surveillance et la société populaire.

 

Tous les hommes de 16 à 60 ans sont regroupés à partir de 1er janvier 1796 en deux compagnies de la garde nationale : la première compagnie est dirigée par Adam Doublet et la seconde par Adam Arnoult. Chaque compagnie, outre le capitaine, possède deux lieutenants, 3 sous-lieutenants, 5 sergents, 10 caporaux et 56 hommes pour la première compagnie et 39 pour la deuxième. Il y a aussi un tambour pour chacune et au total 139 hommes. Je pense que tous les hommes entre 16 et 60 ans font partie de cette garde nationale.

 

Le 19 messidor (5 juillet 1795), une nouvelle municipalité est nommée avec à sa tête Christophe Perthois pour maire, puis en 1796 c'est au tour de Jean Baptiste Beaulieu, en 1797 Jacques Haimart et Christophe Bresse, en 1798 Sébastien Louis et en 1799 Adam Quatresols.

 

 Pour obéir aux ordres du Directoire et conformément à la loi du 18 pluviôse an 6 (1er février 1798) la commune organise le 30 ventôse (22 mars 1798) la fête de la souveraineté du peuple.

 

La cérémonie se passa comme suit :

 

"Douze vieillards nommés se sont réunis sur les dix heures du matin au lieu fixé par nous pour la cérémonie, quatre jeunes gens de notre commune choisis par lesdits vieillards à la tête portant chacun l'écriteau ou bannière où était inscrit :

 

1- La souveraineté du peuple réside essentiellement dans l'universalité des citoyens.

 

2- L'universalité des citoyens français est souverain.

 

3- Nul ne peut sans délégation légale exercer aucune autorité ni remplir aucune fonction publique.

 

4- Les citoyens se rappelleront sans cesse que c'est de la sagesse des choix dans leur assemblée primaire que dépendent principalement la durée, la conservation et la prospérité de la république.

 

Après les vieillards, étaient placés les fonctionnaires publics, après eux l'instituteur et les élèves. Ensuite suivait la garde nationale accompagnée de deux tambours, de quatre violons et autres musiciens. Aussitôt rangé, la marche fut dirigée vers l'arbre de la liberté où était dressé l'autel de la patrie entouré de verdure.

 

Le cortège étant arrivé, les bannières furent plantées sur deux côtés par les jeunes gens, ensuite les vieillards ont déposé leurs baguettes où il a été à l'instant formé un faisceau d'armes. Aussitôt les vieillards les plus anciens ont prononcé la phrase portée à l'article 9 et ensuite le principal fonctionnaire public prononce celle portée en l'article 10, ensuite les vieillards et les jeunes gens se sont réunis en danse".

 

L'année 1799 voit l'abbé Lejeune disparaître et arriver l'abbé Mathieu Hanrot comme ministre du culte catholique. La garde nationale est aussi réorganisée mais possède toujours deux compagnies et 153 hommes au total.

 

Pendant ce temps, le 18 brumaire an 7 (9 novembre 1799) à Paris, un certain Bonaparte s'empare du pouvoir grâce à son coup d'état ...


1791          

         14 livres 7 sols payés par la Fabrique au maître d'école pour le raccommodage de linge.

Organistes le sieur DISCRET et le sieur MENU.

45 livres payés pour réparation de l'orgue par le citoyen GORLIDOT.

 

23 Janvier 1791

         Sébastien LOUIS, Jean QUENARDEL et Jean Baptiste FLOQUET sont nommés gardes vignes et prêtent serment.

 

28 Janvier 1791

         Sébastien MASSY, curé de Ludes, envoie un billet à la municipalité, dont le texte est reproduit ci-dessous :

         "Monsieur,

         L'article 3 de la loy qui ordonne à tout fonctionnaire public de prêter le serment exigé de tous ceux qui  voudront le prêter d'en faire leur déclaration par écrit au greffe de la Municipalité ; c'est pour n'avoir rien à me reprocher, quant à cet article, que j'ay l'honneur de vous prévenir que je me propose de le prêter dimanche prochain fin de la messe, à Ludes le vingt-huit janvier 1791. Signé Massy curé de Lude."

 

30 Janvier 1791

         Serment que Sébastien MASSY, prêtre et curé de Ludes, a prêté dans l'église à l'issue de la messe :

         " Je jure en ma qualité de Curé de veiller avec soin sur les fidèles de cette paroisse que le Seigneur m'a confiés, d'employer tous mes efforts pour les porter au bien et écarter d'eux tout ce qui pourrait leur être une occasion ou un sujet  de scandale et de perte, de leur montrer dans toutes les circonstances la véritable voye qui conduit au salut, et de les instruire avec fidélité des vérités Saintes que la religion nous enseigne ; et en qualité de citoyen catholique  et de bon patriote, d'être fidèle à la nation à la Loy et au Roi et d'être soumis de tout mon pouvoir à la constitution civile et politique de l'état décrétée par l'Assemblée Nationale et sanctionnée par le Roy, promettant de respecter l'autorité de l'église et de demeurer inviolablement attaché à tout ce que nous enseigne la Religion Catholique, Apostolique et Romaine dont j'ay l'honneur d'être le ministre et dans le sein de laquelle je déclare hautement que je veux vivre et mourir."

 

21 Février 1791

         Conformément aux décisions de l'Assemblée Nationale, le terroir de Ludes est divisé en sections. Les sections ont été divisées en cantons.

Les différentes sections :

A = bonnes terres. B = terres médiocres. C = mauvaises terres.

 

         Vignes :

Section A N°1 : comprend depuis le chemin des tuileries au levant, jusqu'au village au couchant, au nord la terre de M. de MONTFORT, et au midi le chemin des tuileries.

 

Section A N°2 : comprend depuis le village au levant, jusqu'au terroir de Chigny, au nord la terre de M. de MONTFORT, au midi le chemin de Ludes au moulin de Chigny.

 

Section B N°1 : comprend depuis le ravin des Bauchets jusqu'au chemin des tuileries, du nord à la terre de M. de MONTFORT, faisant hache, et du midi à la pâture au chemin des tuileries.

 

Section B N°2 : comprend les Grimpants, partie des chemins d'ami et des Saint Mars, tenant au Chemin d'Ami au couchant, au levant à la sente des Saint Mars, du midi à la terre de M. de MONTFORT, au nord à la pièce de vignes de M. de BERRIEUX.

 

Section B N°3 : comprend les vignes des Beaunes tenant au levant le ruisseau et les terres du couchant au terroir de Rilly, du midi au dit terroir et Chigny.

 

Section B N°4 : comprend les Bellais, les Champs Richard et les Ruelles, tenant au nord aux terres au midi et au couchant au terroir de Chigny et du levant aux terres et chemin de Reims.

 

Section B N°5 : comprend les Mizis tenant au midi au "savart" des bois, du nord au haut chemin de Ludes au moulin de Chigny, du levant au village et du couchant au terroir de Chigny.

 

Section C N°1 : comprend depuis le grand chemin de Reims à Louvois, au nord les terres de la Perte, au midi les terres de la montagne, et au couchant le ravin des Beauchets.

 

Section C N°2 : comprend les Greffiers et les Epinettes, au nord au village, au midi à la pâture, au levant le chemin des tuileries, et au couchant au bois.

 

Section C N°3 : comprend partie des Saints Mars, des Chemins d'Ami et le Nid d'Agace, au levant à des terres, et au couchant au Chemin d'Ami et à la pièce de vigne de M. de BERRIEUX.

 

Section C N°4 : comprend les vignes Coulina, tenant au levant, au midi et au nord aux terres, et au couchant au chemin des Cauriniers.

 

Section C N°5 : comprend les vignes des Cauriniers et le Clos Allard, tenant au levant au couchant et au nord aux terres et au midi au grand chemin de Reims à Louvois.

 

         Les terres

Section A : comprend les Flammées, les Noyers l'Herbier, les Bellais, les vignes Coulina, le Chemin d'Ami ou de la Barbarie, les Sept Saulx, le Moulin à Vent et les Biaunes, tenant au midi aux vignes et au village, du nord au grand chemin et la pièce de terre de M. de CAMBRAY qui se trouve près le petit pont de Chigny et au petit chemin des Biaunes, au levant le Chemin d'Ami et au couchant le terroir de Chigny.

 

Section B : comprend les Hermissiaux, les Cauriniers, le fossé de Nicolas Jacquet, la Grosse Pierre, les Sains Foins, et Lanaux Brochet, tenant au levant le chemin de Cliquot, du couchant les Ecuffins des Sains Foins, du midi à la terre de M. de CAMBRAY qui se trouve près le petit pont de Chigny, les vignes des Cauriniers et le grand chemin.

Section C : comprend la pointe des Grimouset, le Mont Fournois, les petites et grandes Cuches, le Champs St Jean, le Champ Perchaux, les Parcs, le Nid d'Agace, les petites et grandes Garennes, les Pertes, la Fontaine Morlet et les Vigneuls, tenant au levant au terroir de Mailly et de Puisieulx, au couchant le chemin de Cliquot, les vignes et les terroirs de Taissy et de Rilly.

 

         Les Bois.

Section A N°1 : comprend les Tisoises.

Section A N°2 : comprend les Moutrons et les Hayes Converses.

Section A N°3 : comprend les pièces du bois du Failly.

Section A N°4 : comprend la Voizelle de Sillery.

Section B N°1 : comprend la Perte, les Garennes et les Bauchets.

Section B N°2 : comprend le bois St Jean, la Vente Lamotte, le bois Lindier, le grand Chenet, le clos Chezel, le bois le Frêne, le bois des Mineurs, le bois de la Communauté de Ludes, la Renaudine et les deux Voizelles vers Chigny et les bois des Prez Ras.

Section C : comprend le bois du Failly qui est le long de la plaine et les Brulies.

 

         Savars.

Section D N°1(Plaine) : comprend les pâtures de la communauté et les Tuileries.

Section D N°2 : comprend les savars qui se retrouvent entre les vignes des Mizis et les Voizelles.

 

13 Mars 1791

         Christophe SAINTIN-PERTHOIS, Pierre MICHELET, Jean DEROZIER et Nicolas ROMAGNY, tous quatre laboureurs, sont nommés gardes Messiers et se sont engagés à veiller sur toutes les empouilles tant en froment, seigle, orge, avoine que prés tant naturels qu'artificiels, moyennant une rétribution de dix-huit deniers par jour de terre, et ont promis de faire bonne garde et de dresser procès-verbal contre les réfractaires et délinquants.

 

25 Juin 1791

         Serment de M. Gérard BIDAUT, curé de Ludes, ci-devant religieux de l'ordre de St Bernard et desservant de Baudonvilliers.

         "La loy exige de moi aujourd'hui un serment solennel et authentique, quoique persuadé que nos sages législateurs ne peuvent rien ordonner aux ministres des autels qui soit contraire à la religion, nous avons dans nos cantons d'où je sors examiné sérieusement la nature du serment qu'ils exigent de nous ; nous avons remarqué qu'il ne contient que l'obligation de remplir nos devoirs de curé et de citoyen. Dois-je effectivement avoir rien de plus cher que les âmes que la providence a confié à mes soins par vos vœux et vos voix auxquels on ne peut être plus sensible ? St Paul m'enseigne d'autre part que tout homme est soumis aux puissances temporelles, qu'il n'est aucunes puissances qui ne vienne de Dieu, et que c'est Luy qui a établi toutes celles qui existent, le même apôtre m'apprend que celuy qui résiste aux souverains s'oppose aux Décrets de Dieu même et sur toutes choses notre très Saint Législateur spirituel Jésus-Christ ne nous ordonne-t-il pas de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, en conséquence Messieurs, je m'empresse de remplir une obligation qui est d'accord avec ma conscience et mes principes comme prêtre et citoyen, je jure donc en présence de Dieu qui connait la pureté de mes intentions en présence de son peuple au milieu de Sion, je jure que je veilleray toujours avec soin sur les fidèles de la chère paroisse qui m'est confiée ; je jure d'être fidèle à la nation, à la loy et au Roy et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution du Royaume décrétée par l'assemblée nationale et acceptée par le Roy ; je promets en outre de donner tous mes soins et de me fixer icy au milieu de mes concitoyens dont je réclame l'indulgence en remplaçant par une espèce de malheur un curé si méritant et si instruit ce qui me fera toujours redouter la comparaison. Je promets donc de conserver fidèlement et de veiller sur son cher troupeau.

                            Signé : Bidault

 

1 juillet 1791

          Vente par François Deligny, tonnelier, et Marie-Anne Rebière, sa femme, demeurant à Ludes, d'immeubles sis au terroir de Mailly, moyennant 460 livres par contrat passé devant Me Jacquelet, notaire à Ludes.

 

14 Juillet 1791

         Tous les citoyens actifs prêtent serment de fidélité à la nation, à la loi et au Roi, sur la place dite "St Jean", vis à vis La Halle.

 

31 Juillet 1791

         Aux termes du décret de l'Assemblée Nationale, la communauté est obligée de nommer un collecteur et dépositaire pour percevoir non seulement la taille ou l'impôt foncier de la paroisse mais encore le droit de patenter des artisans et ouvriers : toutes les voix se sont portées sur Jean Baptiste BEAULIEU le jeune, maître maçon.

 

Le 23 août 1791

         La révolution faisant son œuvre, le Sr Christophe Perthois maire de la commune de Ludes et son assemblée demandent aux administrateurs du directoire au district de Rheims d'échanger leurs trois cloches cassées contre les trois grosses de l'église St Etienne de Rheims, ce qui leur est octroyé. Cette église rémoise fut supprimée comme beaucoup d'autres à cette époque.

         Le Sieur Christophe Perthois sera nommé afin de transiger et faire prix avec les ouvriers pour descendre les dites cloches de Saint Etienne, les conduire à Ludes, les remonter au clocher et y faire faire des moutons s'il en est nécessaire, en un mot "faire tout pour le bien de la communauté" jusqu'à ce que les dites cloches puissent être en état d'être sonnées, promettant d'avoir le ton pour agréable d'huy passé ces dépenses ...

         Ces trois nouvelles cloches pesaient 2100, 1500 et 1000 livres.

Le 27 novembre 1791, le marché n'est toujours pas conclu avec les ouvriers connaisseurs. Le nouveau maire Jean Beuzart-Coquot, tuilier, nomme trois commissaires, Sr Pierre Perthois, Etienne Jupin et Nicolas Michelet notables de la dite municipalité, pour effectuer l'échange.

 

8 Septembre 1791

         Afin d'établir le rôle de la contribution foncière et mobilière, le conseil municipal procède à l'estimation du revenu net de chaque arpent de vignes, de terre, bois et savarts.

Ci-dessous, le revenu net par arpent de vigne.

         Vignes

16 livres : les Bas de Ludes, les Carelles, les Coutures, les Cadardes, les Brunionnes, les Jaunets, les Beaux Regards, la Croix le Prêtre d'en bas, les Hoquas

 

16 septembre 1791

         Vente de biens nationaux :

         Trois quartels de vignes, terroirs de Chigny, lieudit aux Bassignons, dépendant de la cure de Ludes. Une offre de six cent livres est faite par le sieur Baron, demeurant à Reims.

         1ère adjudication : personne ne s'étant proposée pour surenchérir, les biens ont été adjugés au sieur Baron. Charges particulières : l'adjudicataire sera tenu de payer les façons des vignes, le prix des échalas, le fumier, si aucun n'a été fourni.

         15 jours après, adjudication définitive : l'enchère est portée à 1200 livres puis à 1500 livres par le sieur Berton. Les biens nationaux sont adjugés au sieur Joseph BERTON, cultivateur à Reims. Cette somme est payable : cent quatre-vingt livres dans le mois qui suit, treize cent vingt livres en 12 annuités de chacune 148 livres, 17 sols, 9 deniers, intérêts compris.

 

         48 verges de vignes, terroir de Chigny, lieudit Sur le Mont, dépendant  de la cure de Ludes.

         1ère adjudication : 200 livres par le sieur CHENTIN, demeurant à Reims.

         2ème adjudication : 200 livres par le sieur CHENTIN, 550 livres par le sieur PETIZON fils, 755 livres par le sieur JACQUELET.

         Adjugé à Nicolas Marie JACQUELET, demeurant à Ludes : paiement, 90 livres 12 sols dans le mois qui suit, 664 livres 8 sols en 12 annuités de 74 livres 18 sols 9 deniers, intérêts compris.

 

13 novembre 1791

           Les citoyens sont convoqués dans l'église, à la fin de la messe, pour procéder à l'élection d'un maire, d'un procureur fiscal, de trois officiers municipaux et de six notables pour remplacer les sortant.

Sont élus :

Maire : Jean BEUZART COQUOT, tuilier

Procureur : Simon MENU

Officiers : Sébastien LOUIS, Pierre PERTHOIS, Thomas MEUNIER

Notables : Nicolas CHANDELOT, Jean Remy MALINET, Jean Baptiste LABRUYERE, Christophe BRESSE, Jacques MICHELET,

Charles BRUYERE.

 

26 Novembre 1791

         Vente de bien nationaux :

Trente-six jours de terres en une pièce, terroir de Ludes.

1ère adjudication : 900 livres par le sieur Claude JOLIBOIS de Reims.

2ème adjudication : 1200 livres par le sieur PONSINET Fils, puis 1600 livres par Nicaise TRITAN, laboureur à Mailly.

                  

15 jours de terre sur le terroir de Ludes.

1ère adjudication : 1830 livres par le sieur SAGUET demeurant à Reims.

2ème adjudication : 3000 livres par JOUVANT Fils, puis 3025 livres par Joseph BERTON, laboureur à Reims.

                           

Deux boisseaux et demi, lieu-dit Les Clôtures, dépendant des biens de la fabrique.

1ère adjudication : 150 livres par Claude JOLIBOIS domicilié à Reims.

2ème adjudication : 215 livres par PETIZON Fils au profit du sieur JACQUELET de Ludes.

                           

Onze verges lieu-dit Les Jeanvels, nature de vignes, exploitées par la fabrique de Ludes.

1ère adjudication : 120 livres par le sieur LAMBERT domicilié à Reims.

2ème adjudication : 130 livres par PETIZON Fils, 140 livres par COUSINET, puis 150 livres par PETIZON Fils au profit du sieur JACQUELET de Ludes.

                           

Une pièce de bois broussailles, lieu-dit La Fosse aux Bellais, contenant environ six boisseaux.

1ère adjudication : 100 livres par le sieur MALLART domicilié à Reims.

2ème adjudication : 310 livres par Christophe SAINTIN, cultivateur, domicilié à Ludes.

 

4 décembre 1791

         Jean BEUZART, maire, propose qu'il est de la plus grande urgence de faire construire un arc-boutant à l'église pour maintenir les voutes de la chapelle de St Nicolas.

Il propose également de faire abattre deux ormes qui sont dans le cimetière et de faire replanter des ormes et tilleuls pour la décoration de la paroisse.

 

11 décembre 1791

        Vente de biens nationaux dépendant de la Fabrique de Ludes :

 

36 jours de terre en une pièce assise au terroir dudit lieu, estimée 900 liv. Une ferme consistante en 44 arpens 10 verges de terre, sise à Puisieulx, estimée 2288 liv. Quinze jours de terre sis au terroir de Reims, non compris la partie acquise par le Sr Montlaurent, Meûnier, à titre de surcens, et sur laquelle était assis le Mont de la Housse où se trouve un moulin à vent, estimés 1830 liv. Trois pièces de vignes sises au terroir de Ludes, estimées 425 liv. Une pièce de bois-brocailIes, estimée 100 Iivres.

 

18 décembre 1791

         Alors qu'on se prémunit contre les attaques des ennemis de l'état, en armant les habitants, achetant des hallebardes, des spontons, douze fusils, balles, poudre, pierres pour faire face aux ennemis de la constitution, Adam Arnould et Etienne Jupin recevront chacun quarante sous pour les peines qu'ils se sont donnés à descendre les cloches. Pierre Michelet, Servais Beuzart, Jean-Remy Malinet laboureurs au dit Lude percevront 42 livres chacun pour conduire les cloches de Ludes à St Etienne de Rheims

 

1 janvier 1792

        Sont nommés "Gardes-Vignes" pour veiller à la sureté des vignes, dresser procès-verbaux contre les délinquants pour l'année 1792 : Christophe PERTHOIS, Jean Remy HOUY et Nicolas QUATRESOLS.

 

1792 Construction de la Ferme de Montfournoy.

 

28 octobre 1792

        La Loi du 20/09/1792 ordonne qu'il soit nommé un officier public pour écrire sur les registres destinés aux naissances, mariages et décès des citoyens de chaque municipalité. Le citoyen Alexandre Benoit Joseph LEJEUNE a obtenu la majorité des suffrages.

(Le citoyen LEJEUNE est le prêtre de la commune)

 

3 décembre 1792

          Le citoyen Michel LEMERY a été nommé Juge de Paix du canton de Rilly.

 

9 décembre 1792

          Suivant le décret de la convention nationale, une nouvelle municipalité doit être formée.

50 votants

Maire : Nicolas CAQUÉ

Procureur de la commune : Adam JUPIN

5 officiers municipaux : Alexandre Benoit Joseph LEJEUNE (curé de Ludes), Christophe SAINTIN-PERTHOIS, Adam QUATRESOLS, Jean MENU, Pierre MICHELET.

12 notables : Laurent VILLAIN, Christophe JUPIN, Jean Pierre BEAULIEU, Adam BEUZART, Jean GOUGELET, Jean Baptiste COQUOT, Jacques Nicolas DUCHATEAU, Jean Nicolas SAINTIN, Nicolas QUENARDEL, Nicolas ROMAGNY, Jean DEROZIER, Jean Pierre "LEGUY" ?

4 assesseurs au juge de paix : Jean Baptiste BEAULIEU, Jacques HEMART, Adam FENEUILLE, Pierre PERTHOIS.

 

30 décembre 1792

          Nomination de 3 gardes vignes pour l'année 1793 : Jean GOUGELET, Nicolas MARTINET, Jean Nicolas SAINTIN.

 

11 mars 1793

          La commune doit fournir 11 soldats pour la défense de la Patrie. Un cahier d'inscription est présenté pour les volontaires (Âge de 18 à 40 ans).

 

13 mars 1793

          Aucune inscription volontaire n'ayant été enregistrée sur le cahier, un tirage au sort est appliqué pour désigner les "11 volontaires" pour le service de la Patrie. Sont désignés : Claude VIVIEN, Claude GENY, François MENU, Henry MASSELOT, Jean Baptiste CHAMELOT, Jean Baptiste MIGNON, Louis RAILLET, Pierre DUMANGIN, Sébastien ADAM, Thomas FENEUIL, Jean Baptiste COUTURE.

 

12 octobre 1793

          Nomination de deux commissaires, Marc RENAULT et Louis CHARDRON, pour travailler au ramassage du salpêtre (pour la fabrication de la poudre à canon).

 

15 novembre 1793

         Pour se conformer au décret de l'article du département de la Marne, la commune procède à l'adjudication au rabais pour descendre et conduire 2 cloches et 2 cordes à l'évêché de Rheims servant de dépôt.

         Ces dernières prirent ensuite le chemin du port d'Epernay conduites par le Sieur Bautereau, voiturier et convoyées par bateau au port St Bernard à Paris par Mr Lepreux marinier, rémunéré 30 livres le mille pesant.

         Déposées à l'hôtel des monnaies, elles termineront leur terrible voyage dans les bouches de fonderies de la République pour la fabrication des canons. Quant aux cordes elles seront envoyées vers les ports de mer.

         De grande utilité en cas d'incendie et de rassemblement, une seule cloche échappera au massacre et subsistera dans le clocher jusqu'en 1813. (pour garder la cloche à demeure, les habitants furent obligés de convertir le poids de celle-ci en poids de métal. Pour cela Guillaume Bezanson, administrateur provisoire du district de Reims, viendra dresser et enlever le 2 novembre 1793, toutes les matières en or, argent, cuivre, étain, composant les croix, ciboires, calices, lampes, chandeliers, vases, dôme des fonts baptismaux et autres objets servant au culte, soit 2127 livres au total).

         En 1813, 3 nouvelles cloches fondues à la générosité des habitants auxquels elles appartiennent, prirent place dans le beffroi communal.

                           

         La plus grosse "Marie" pèse 560 kilos nommée par Antoine Charles Louis Coquebert de Montfort, maire de Ludes et par dame Marie Catherine Alaîne épouse de Mr de Cambray.

         Sur la moyenne on note : "L'an 1813 j'ai été nommée 'Julie' par Sr Nicolas Clicquot-Grévin négociant en vin à Reims, propriétaire à Ludes. Elle a de poids 400 kilos".

         La plus petite "Marie-Magdeleine" 1813, 265 kilos, tient son nom de Monsieur Jacques Thierry Lelarge, orfèvre à Reims et dame Marie-Magdeleine Prévot, religieuse à l'Abbaye d'Andrecy, retraitée à Ludes.

 

24 Novembre 1793 (4 frimaire an 2)

         Ventes de biens nationaux appartenant à Adélaïde et Victoire CAPET, émigrées, tantes de Louis XVI.

                  

         Une pièce de vigne contenant 27 verges deux tiers, lieu-dit Les Carelles, royée au nord par Claude COQUOT, au midi rue Sente à Pied. Estimation : 200 livres. Adjudication : 300 livres par la citoyenne PENOTTE de Ville en Selve, 400 livres par MENU de Chigny, 500 livres par la citoyenne PENOTTE, 600 livres par le citoyen BERTON, 640 livres par la citoyenne PENOTTE, adjugée à 645 livres au citoyen Joseph BERTON, cultivateur à Reims

         Un arpent de terre contenant 37 verges, lieu-dit Les Flammées, royé au midi à BRULARD, adjugé 830 livres à Nicolas Marie JACQUELET, domicilié à Ludes, Notaire.

         Dix verges un tiers de vigne, lieu-dit Les Flammées, royées au midi à Nicolas FOUREUR, au nord à Pierre PERTHOIS. Adjugée 110 livres à Nicolas Marie JACQUELET.

         Un arpent 94 verges deux tiers, lieu-dit Le Grand Clou Coulevant, royé au levant à COQUEBERT, au couchant rue Sente à Pieds. Adjugé 3175 livres à Nicolas Marie JACQUELET.

         42 verges de vigne, lieu-dit Les Champierres, adjugées 425 livres à Nicolas Marie JACQUELET.

         12 verges de vigne, lieu-dit Derrière le Mont, royées au midi aux citoyens BRUYANT Frères et au nord à Adam QUATRESOLS. Adjugées 360 livres à Remi Attanase LINOTTE.

         1 arpent 99 verges de vigne, lieu-dit Les Petites Flammées, royé au midi à Pierre PERTHOIS, au nord au citoyen COQUEBERT. Adjugé 2350 livres à R. A. LINOTTE.

         42 verges 16 pieds, lieu-dit Le Grand Clou Coulevant, royées au midi à Jean Baptiste LA BRUYERE, au nord à Christophe BEUZARD. Adjugées 1200 livres à R. A. LINOTTE.

         19 verges de vigne, lieu-dit Les Beaunes, royées au midi par Etienne CHAUVET de Chigny, au nord par le citoyen AUBERT. Adjugées 160 livres à R.A. LINOTTE.

         10 verges 5 pieds en vigne, lieu-dit Les Beaunes, royées au midi par J.B. MENU de Chigny, au nord par Pierre QUENARDEL. Adjugées 45 livres à R.A. LINOTTE.

         1 arpent 42 verges 2/3 de vigne, lieu-dit Les Grimpants, royé au levant et couchant par le citoyen COQUEBERT. Adjugé 1500 livres à Remi Attanase LINOTTE.

         16 verges 5 pieds en plante, royées au midi par la veuve Nicolas CHAMELOT, au nord par la citoyenne MILLET. Adjugées 90 livres à Jean Remi MALINET.

         34 verges, lieu-dit Les Chemins d'Amis, royées au midi par Henry SAINTIN, au nord par Sébastien LOUIS. Adjugées 255 livres à Adam BEUZART.

         55 verges 2/3, lieu-dit Les Chapierres, royées au levant à l'hôpital général de Reims, au couchant au citoyen DECAMBRAY. Adjugées 305 livres à Jean Nicolas MENU domicilié à Ludes.

         Une grange située au village de Ludes, lieu-dit La Grande Rue, contenant 8 verges, royée au midi par Pierre BEUZART, au nord par une rue, d'autre la citoyenne BIDAULT. Adjugée 1425 livres à Jean Pierre DELIGNY.

         16 arpents 94 verges de terre, lieu-dit Le Mont Fournois, à prendre sur moitié de 33 arpents 99 verges, royés au levant par Jean Baptiste GOUGELET. Adjugés 300 livres à Nicolas Noël HOURY.

         Moitié d'une pièce de terre contenant 16 arpents 94 verges, lieu-dit Le Mont Fournois. Adjugée 350 livres à Nicolas Noël HOURY.

         8 arpents 95 verges, lieu-dit Le Mont Fournois, royés au levant par Jean GOUGELET, Jean Remy MALINET et BRUYANT Frères, d'autre les héritiers Noël ROBERT et BRULARD de Sillery. Adjugés 1825 livres à Nicolas Noël HOURY.

         7 arpents 4 verges, lieu-dit Les Corrignés, tenant à la veuve Claude MILLET, d'autre à la veuve MILLET et Claude GOUGELET. Adjugés 1350 livres à Nicolas Noël HOURY.

         7 arpents 27 verges, lieu-dit Le Champ l'Enfant, tenant au chemin de Mailly au midi, au nord à Jean Baptiste GOUGELET. Adjugés 525 livres à Jean Remi MALINET.

         6 arpents 42 verges, lieu-dit Le Chemin de Clicquot, royés d'un côté le chemin de Clicquot, d'autre les citoyens COQUEBERT et Jean BEUZART et au chemin de Reims à Mailly. Adjugés 465 livres à Thomas GENOTEL.

         44 arpents de terre, lieu-dit Champ Perchon, royés au couchant par DECAMBRAY et COQUEBERT et au chemin de Clicquot à Chigny, d'autre à Nicaise TRITTANT. Adjugés 2025 livres à Nicolas Noël HOURY.

         44 arpents de terre, lieu-dit Champ Perchon. Adjugés 2025 livres à Christophe SAINTIN de Ludes.

         27 arpents, lieu-dit Champ Perchon, royés au couchant par COQUEBERT, au nord par BRULARD. Adjugés 1775 livres à Jean Baptiste GENY.

         2 arpents, lieu-dit Les Ermisseaux, royés au midi par la veuve Claude MILLET, au nord par Jean BEUZART et Simon FEUTRAY. Adjugés 560 livres à Jean Baptiste LABRUYERE.

         6 arpents 97 verges, lieu-dit La Maison Blanche, royés au midi par Claude REBIERE et la veuve MILLET, au nord par Pierre BEUZART. Adjugés 215 livres à Jean BEUZART-COQUOT.

         22 arpents 75 verges, lieu-dit Les Garennes, royés au nord par BRULARD. Adjugés 4450 livres à Remi ROGELET de Tauxières.

         6 arpents 1/2, lieu-dit Les Garennes, royés au nord par COQUEBERT. Adjugés 655 livres à Remi ROGELET.

         6 arpents 1/2, lieu-dit Les Garennes, royés au midi à DECAMBRAY, au nord à COQUEBERT. Adjugés 635 livres à Remi PLOIX, curé de Fontaine.

         306 verges 1/3 de bois garenne, lieu-dit Les Garennes. Adjugées 1149 livres 6 sols à Remi ROGELET.

 

         Vente de biens nationaux ayant appartenu à l'émigré VIDART dit SAINT CLAIR.

         3 quartels de vigne, lieu-dit Les Beaux Regards, royés au midi par Pierre MENU de Chigny, au nord par Claude COQUOT l'aîné. Adjugés 850 livres à Joseph BERTON-GUILLAUME.

         1/2 quartel de vigne, lieu-dit Les Beaux Regards, royés au midi par Claude COQUOT l'aîné, au nord par Jean CHAUVET de Chigny. Adjugé 185 livres à Jean Nicolas MENU de Ludes.

         1/2 quartel de vigne, lieu-dit Les Hocats, royé au midi par Etienne DUPONT de Chigny, au nord par la citoyenne BERRIEUX de Reims. Adjugé 425 livres à Jean Nicolas MENU de Ludes.

         1/5 quartel de vigne, lieu-dit Les Cadardes, royé au midi par la veuve Jean VIVIN, au nord par Etienne PORTEVIN. Adjugé 460 livres à Jean Nicolas MENU.

         6 boisseaux de vigne, lieu-dit Les Noyers l'Herbier, royés au midi par la veuve Sébastien JUPIN, au nord par François DUVAL de Chigny. Adjugé 220 livres à Jean Nicolas MENU.

         2 quartels, lieu-dit Les Noyers l'Herbier, royés au midi par les héritiers Jacques COMPAIN et Christophe BEUZART. Adjugés 225 livres à Remi ROGELET.

         6 boisseaux de vignes, lieu-dit Les Noyers l'Herbier, royés d'une part par la veuve MELIN au sud, au nord par Nicole POLEAU. Adjugés 180 livres à Jean Nicolas MENU.

         1/2 quartels, lieu-dit Les Carelles, royé au midi par le citoyen DECAMBRAY, au nord de même. Adjugé 300 livres à Remi Attanase LINOTTE.

         6 boisseaux de vigne, lieu-dit Le Chemin d'Amis, royés au midi par BRUYANT Frères, d'autre par le citoyen CASSEL de Reims. Adjugés 150 livres à Jean Baptiste LENOIR domicilié à Billy.

         1 arpent, lieu-dit Les Garennes, royé au midi par Jean GOUGELET, au nord par Pierre Antoine SAINTIN. Adjugé 310 livres à Christophe BEUZART domicilié à Ludes.

         2 quartels de vigne, lieu-dit Les Garennes, royés au midi par BRYANT Frères. Adjugés 160 livres à Remi Attanase LINOTTE de Ville en Selve.

 

6 décembre 1793

          Le maire n'existe plus. Il est remplacé par l'officier municipal. Chaque premier jour du mois, un président sera nommé pour tenir la séance du conseil. Christophe SAINTIN est nommé premier officier municipal.

 

17 janvier 1794

            Suite à la loi du 13 brumaire an 2, la commune doit procéder à l’inventaire des biens de l’église.

Cinq tableaux sont répertoriés :

St Jean Baptiste, Ste Vierge, St Nicolas, St Hubert, St Claude.

Rentes annuelles dues à la fabrique :

Nicolas MONLAURENT de Reims, doit un surcent de six septiers de froment pour le moulin de la Motel, terroir de Reims.

 

20 janvier 1794 (1 pluviose an 2)

          Nomination de trois gardes vignes : Adam BEUZART, Jacques BILLY, Henry COQUOT.

 

4 mars 1794 (14 ventose an 2)

            Alexandre Benoit Joseph LEJEUNE, religieux bénédictin, prêtre de Ludes.

 

28 avril 1794 (9 floréal an 2)

          Le citoyen Jacques HAIMART a été nommé maréchal ferrant expert pour faire la visite des chevaux et mulets du canton de Rilly.

 

8 mai 1794 (19 floréal an 2)

            Le citoyen VANNELET chargé de réquisitionner les vaches, s’est rendu chez le citoyen COQUEBERT pour prendre une vache poil rouge et blanc, et chez le citoyen BRUYANT, une vache poil brun.

24 juin 1794 (6 messidor an 2)

            Suivant les ordres du Comité de Salut Public, tous les citoyens doivent déclarer leurs chevaux, juments, poulains.

Total : 45 chevaux servant à l’agriculture, 5 juments,

7 chevaux hongres, 2 pouliches, 3 poulains.

 

6 juillet 1794 (18 messidor an 2)

            Vente aux enchères de la récolte d’une pièce de sainfoin provenant du traître BRULARD dit SILLERY, lieudit aux hermisseaux, adjugé au citoyen PORTEVIN Etienne, cultivateur, pour cinquante livres.

 

18 juillet 1794 (30 messidor an 2)

            Le citoyen Nicolas CAQUÉ a été nommé maire par le conseil général de la commune par 7 voix pour.

 

25 Juillet 1794 – Journal « Le Républicain français »

       Convaincus de s’être déclarés les ennemis du peuple, en émigrant du territoire français, même plusieurs fois ; en se réunissant aux ennemis extérieurs de l’état, pour détruire la liberté, et rentrant en France pour y favoriser les complots des contre-révolutionnaires, et en provoquant par leurs discours la dissolution de la représentation nationale, et le rétablissement de la royauté en France ; ont été condamnés à la peine de mort, C. Saintin, âgé de 47 ans, né à Ludes, cultivateur à Ludes….

 

3 août 1794 (16 thermidor an 2)

            La location pour un an de la conduite de l’horloge de l’église ainsi que le sonnage à midi, tous les jours, a été attribué au citoyen Adam BEUZART moyennant la somme de 80 livres par an.

 

8 septembre 1794 (22 fructidor an 2)

            Le district de Reims a envoyé 4 déserteurs étrangers pour être logés à Ludes.

 

19 avril 1795 (30 germinal an 3)

            Mise à prix de la location du presbytère. Adjugé à Adam QUATRESOLS, cultivateur, pour la somme  de 152 livres, plus une pièce de vigne de la contenance de 12 verges et le verger devant ledit presbytère (pour un an)

 

26 Avril 1795 (7 floréal an 3)

         Vente de biens nationaux ayant appartenu à Sébastien MASSY, émigré, ex-curé de Ludes, déporté.

         2 quartels, 2 boisseaux de vigne, lieu-dit Les Chemins d'Amis, royés au midi par Claude MONMARTHE, d'autre par Christophe BRESSE. Adjugés 2175 livres à Claude MASSY, domicilié à Reims.

         3 quartels 2 boisseaux de vigne, lieu-dit Les Beaux Regards, royés Christophe PERTHOIS, d'autre veuve Remy HURE. Adjugés 3925 livres à Claude MASSY, bourrelier.

         5 quartels, lieu-dit Les Beaux Regards, royés le Chemin de Chigny. Adjugés 5025 livres à Claude MASSY.

 

25 mai 1795 (6 prairial an 3)

            Nomination de trois gardes-vignes :

-       Pierre Antoine SAINTIN

-       Adam FORGET

-       Jacques MICHELET

 

7 juillet 1795 (19 messidor an 3)

            Sont nommés :

Maire : Christophe PERTHOIS

Officiers municipaux : Adam QUATRESOLS, Jean Baptiste MENU, Pierre MICHELET, Christophe BRESSE, Christophe JUPIN.

Notables : Jean DEROZIER, Jean Baptiste GOUGELET, Nicolas LENOIR, Pierre PERTHOIS, Claude MONMARTHE, DAGNEAUX, Jean Nicolas SAINTIN, MILLET, ROMAGNY, ALEXANDRE, Jacques BILLY, François MOREAUX.

Agent national : Jacques HEMART.

Secrétaire greffier : Nicolas MICHELET.

 

31 Juillet 1795 (13 thermidor an 3)

         Vente de biens nationaux ayant appartenu à l'émigré VIDART dit SAINT CLAIR.

         6 boisseaux de vigne, lieu-dit Le Noyer l'Herbier, royés au midi par Joseph MONMARTHE, d'autre par Nicolas POTEAUX. Adjugés 430 livres à Joseph Michel BILLET.

 

2 août 1795 (15 thermidor an 3)

            Recensement des sourds et muets dans les communes :

-       Nicolas FLOQUET, sourd et muet, 25 ans, vigneron.

-       Toussine de la Cour, sourde et muette, 35 ans, vigneronne.

-       Nicolas POTEAUX, sourd, 64 ans, manouvrier.

 

3 Août 1795 (16 thermidor an 3)

         Mise en vente de biens nationaux :

         Un arpent de vignes lieu-dit Aux Clos, royé le Grand Chemin de Charroie au levant, d'autre au sieur COQUEBERT, provenant de l'hôpital général de Reims, moyennant 7125 livres, acquis par Charles Louis LENAIN, tonnelier à Reims.

         Cinq boisseaux de vignes terroir de Ludes, lieu-dit au Clos, royé au levant au sieur COQUEBERT, d'autre à Pierre MICHELET et Nicolas ROMAGNY, traversant le chemin, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation 400 livres. Adjugé pour 1625 livres à Charles Louis LENAIN.

         Un arpent et un demi quartel de vignes, lieu-dit aux Flammées, royée vers midy à Jean Nicolas SAINTIN et d'autre aux sieurs BRUYANT frères, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 1200 livres. Adjugé 4350 livres à Charles Louis LENAIN.

         Six boisseaux de vignes dont le tiers en plantes lieu-dit aux Plantes, royée Adam JUPIN d'une part et d'autre DECAMBRAY, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 300 livres. Adjugée 505 livres à Charles Louis LENAIN.

         Trois boisseaux de vigne dont moitié en plante, lieu-dit aux Plantes, royée FRANCOIS d'une part et sieur JACQUELET d'autre, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 150 livres. Adjugée 400 livres à Charles Louis LENAIN.

         Deux quartels de savarts, lieu-dit La Perthe, royés COQUEBERT d'une part et François FOUREUR d'autre, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 100 livres. Adjugés 150 livres à Charles Louis LENAIN.

         Un arpent de vigne lieu-dit au Clos, royé le Grand Chemin de Charrois vers levant, d'autre au citoyen COQUEBERT, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 1200 livres. Adjudication : 4000 livres par la citoyenne LINOTTE de Ville en Selve, puis 5000 livres par le citoyen BERNARD, 7000 livres par le citoyen JACQUELET, adjugé 7525 livres à Charles Louis LENAIN.

         Cinq boisseaux de vigne lieu-dit au Clos, royé au levant COQUEBERT, d'autre Pierre MICHELET et Nicolas ROMAGNY, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 400 livres. Adjudication : 800 livres par Charles LENAIN, 1200 livres par la citoyenne CHAMPAGNE, adjugé pour 1625 livres à Charles LENAIN.

         Une pièce de vigne contenant six boisseaux dont le tiers en plantes, lieu-dit Aux Plantes, royée Adam JUPIN, d'autre citoyenne DECAMBRAY, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 300 livres. Adjudication : 400 livres par la citoyenne DUBOIS domiciliée à Reims, 475 livres par la citoyenne BOUDU, adjugée 505 livres à Charles Louis LENAIN.

         Un arpent et un demi quartel, lieu-dit Aux Flammées, royé vers midi Jean Nicolas SAINTIN, d'autre aux citoyens BRUYANT Frères, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 1200 livres. Adjugé 4350 livres à Charles LENAIN.

         Trois boisseaux dont moitié en plantes, lieu-dit Aux Plantes, royés Etienne FRANCOIS, d'autre citoyen JACQUELET, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 150 livres. Adjudication : 200 livres par le citoyen JACQUELET domicilié à Reims, adjugé 400 livres à Charles LENAIN.

         Deux quartels de vigne, lieu-dit Aux Clos, royés Jean BEUZART-COQUOT, d'autre Marguerite BEUZART, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 600 livres. Adjudication : 3100 livres par le citoyen COQUOT domicilié à Ludes, puis 4000 livres par le citoyen JACQUELET, adjugés au citoyen Nicolas SOURIS, fabricant, domicilié à Reims, rue du Cerf.

         Deux quartels, lieu-dit Aux Flammées, royés des deux côtés par la Citoyenne veuve BIDAULT-ALLARD, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 400 livres. Adjudication : 3000 livres par la citoyenne LINOTTE de Ville en Selve, adjugés 3050 livres au citoyen Jean Joseph CHENU-DENEVEUX, fabricant domicilié à Reims.

         Neuf boisseaux dont les deux tiers sont en plantes, lieu-dit Aux Flammées, royés au midi par Adam QUATRESOLS, d'autre par Nicolas POTAUFEU, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 500 livres. Adjudication : 1000 livres par le citoyen DAIX, puis 1200 livres par le citoyen CHENU, adjugés pour 1250 livres au citoyen Nicolas SOURIS.

         Cinq boisseaux, lieu-dit Aux Plantes, royés par la veuve Jean VIVIEN, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 250 livres. Adjudication : 600 livres par le citoyen LENAIN, adjugés pour 625 livres au citoyen Paul LORD, cordonnier, domicilié à Reims, rue Vieille Couture.

         Un quartel, lieu-dit Aux Champs à Richard, royé au chemin d'une part, d'autre à la veuve Pierre COLSON de Chigny, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 100 livres. Adjudication : 105 livres par le citoyen PONSIN domicilié à Reims, puis 120 livres par le citoyen LENOIR de Ludes, 200 livres par le citoyen LENAIN, adjugé pour 400 livres au citoyen Paul LORD.

         Un demi quartel de vigne, lieu-dit Champs Richard, royé à Louis MENU, provenant de l'hôpital général de Reims. Estimation : 50 livres. Adjugé 205 livres à Paul LORD.

 

6 novembre 1795 (15 brumaire an 4)

            Nomination de Jean Baptiste BEAULIEU comme agent municipal et Jean Baptiste FOUREUR comme adjoint (L’agent municipal est l’ancêtre du maire).

 

17 Juillet 1796 (29 messidor an 4)

         Vendu au citoyen Adam QUATRESOLS de Ludes, les domaines nationaux dont la désignation suit :

         - le ci-devant presbytère de la commune de Ludes, consistant en bâtiments, cour, jardin, vignes. Les dits biens évalués suivant le procès-verbal du 26 de ce mois par le citoyen Jean Baptiste BEAULIEU.

                  

         Procès-verbal d'estimation : le presbytère de Ludes, tenant d'une part à la rue, d'autre à l'église, et au couchant à la veuve Jean Baptiste CANARDELLE. La maison consiste :

         1° en une cour dans laquelle on entre de la rue par une petite porte, contenant quatre toises et demie carrée. A droite en entrant dans la dite cour, est un bâtiment, entre elle et le jardin, contenant 22 toises 2/3 carrée, composé au rez de chaussé d'un vestibule traversant, une cuisine, deux chambres et un cabinet au dépens duquel est pris l'escalier avec entrée sur le vestibule. Au-dessous de cet escalier, la descente à la cave ayant son entrée sur la cour...

         L'ensemble valait en 1790, en revenu annuel, la somme de 150 livres, lequel revenu multiplié 18 fois d'après la loi, donne en capital la somme de 2700 livres.

         Au premier étage, un corridor dans lequel se retrouve l'escalier du rez de chaussé au 1er étage et par continuation celui du 1er étage au grenier, deux chambres et trois cabinets. Au-dessus du 1er étage, un grenier de même superficie que le bâtiment, terminé par un comble couvert en tuile et à deux pentes, avec croupe à une extrémité dans lequel grenier et un cabinet.

         Sous le rez de chaussé, deux petites caves. Au fond de la cour sus nommée, un petit bâtiment servant d'office.

         Composé d'un jardin en suite du bâtiment, contenant 56 toises carrée environ, avec porte de sortie par le cimetière. Au fond du même jardin est une basse (cour) contenant 16 toises carrées, dans laquelle on entre par une porte à charroie. Au fond de ladite cour est un bâtiment contenant trois toises 1/3 carrées, composé d'un fourny et un hangar, terminé par un comble couvert en tuiles et un appenty.

         A la suite du dit hangar, un autre bâtiment contenant 9 toises et demie carrée, composé d'un cellier, au-dessus un grenier terminé par un comble couvert en tuile et à deux pans. Encore que dans la même cour sont les bâtiments, un poulailler et un "rang" à porc.

         Un jardin potagé et vergé faisant haie, vis à vis le presbytère séparé seulement de la rue, dans lequel on entre de la dite rue, contenant environ trente verges, tenant d'une part aux vignes, d'autre à la veuve VIVIEN et butant à Nicolas LEGRAND-LEJEUNE et autres particuliers, d'autre part à la rue, lequel jardin est formé de haie au pourtour à l'exception de deux petites portions de mur.

         Une pièce de vigne lieudit les Beaux Regards, royée au nord à la veuve Nicolas CHAMELOT, au midi à la veuve Jacques PICART, butant par bas au grand chemin, d'autre à plusieurs particuliers, contenant treize verges, laquelle pièce de vignes a été concédée à la cure pour compléter les 50 verges.

         Pour le jardin potagé, vergé et la pièce de vignes, valait en 1790 en revenu annuel la somme de 24 livres, lequel revenu multiplié 22 fois d'après la loi donne en capital la somme de 568 livres.

         Total en revenu la somme de 174 livres et en capital la somme de 3268 livres.

         Cette vente est faite moyennant la somme de 3268 francs, que l'acquéreur promet de payer à la République en mandats territoriaux ou promesse de mandats, savoir, moitié dans la décade de ce jour, et l'autre moitié dans les trois mois.

 

15 Août 1796 (28 thermidor an 4)

         Vente d'une maison d'école située à Ludes, dépendant des biens de la fabrique, au citoyen Nicolas Remy QUENARDEL, domicilié à Verzenay.

         Procès-verbal d'estimation de la maison où loge l'instituteur à Ludes : cette maison est située à Ludes, lieudit La Grande Place, qu'elle consiste en un corps de logis composé au rez de chaussé de trois pièces dont une cuisine, une école et une autre petite place. Trois autres pièces au-dessus sur lesquelles règne un grenier. Petite cour derrière lesdits bâtiments dans laquelle est un "roue à porc". Jardin répondant sur la dite grand place par une porte batière. Le dit corps de logis ayant cinq toises de longueur sur trois toises deux pieds de hauteur, trois toises cinq pieds de largeur de pignon, bâti en blocailles, le tout couvert en tuiles plates. La circonférence, tant de la cour que du jardin et bâtiment, contenant quatre verges et demi tenant du levant à Nicolas LE NOIR qui a droit de goutte et de la vue par une fenêtre sur la petite cour, du couchant au sieur Nicolas BEUZART et Bertrand QUENARDEL qui ont pareillement droit de goutte sur la dite cour qui répond sur une ruelle du septentrion et du midi à la dite grande place.

         Bâtiments et dépendances, dans l'état actuel, valaient en 1790, en revenu annuel la somme de 45 livres, lequel revenu multiplié par 18 fois d'après la loi, donne en capital la somme de 810 livres.

 

9 Septembre 1796 (23 fructidor an 4)

         Vente de biens nationaux ayant appartenu à l'émigré VIDART dit SAINT CLAIR.

         40 verges de savart, lieu-dit Les Noyers l'Herbier, royés au nord par Claude DUCHATEL. Adjugés 44 francs à Adam QUATRESOLS.

 

26 mars 1797 (6 germinal an5)

            Nomination de Jacques HAIMART comme agent municipal et Jean Baptiste FOUREUR comme adjoint.

 

12 Mars 1798 (22 ventôse an 6)

         Vente de biens nationaux ayant appartenu à l'émigré CANELLE VILLARSY

         4 arpents 10 boisseaux de vignes et 1 arpent 11 boisseaux de terre. Adjugés 20000 francs à Antoine Charles Louis COQUEBERT domicilié à Ludes.

 

         Vente de biens nationaux ayant appartenu à Charles Alexis BRULARD dit SILLERY, condamné et exécuté à mort pour crime de trahison.

         Une grande maison sise à Ludes, connue de tous sous la dénomination de l'ancien château, consistant en plusieurs bâtiments, cour, jardin, la totalité tenant d'une part à la rue du Chevry, d'autre à celle montant à la halle, d'un bout à la place de la Fontaine et d'autre à un jardin appartenant à Etienne JUPIN. Mise à prix 9800 livres. Adjugée 25200 livres à Nicolas Marie JACQUELET de Ludes.

         76 verges 1/3 de vigne, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé pour 800 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE, domicilié à Reims.

         76 verges 1/3 de vigne, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé pour 600 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         76 verges 1/3 de vigne, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé pour 650 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         1 arpent 16 verges 1/3 de vigne, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé pour 1000 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         92 verges de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 700 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         92 verges de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 720 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         79 verges 16 pieds de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 650 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         79 verges 16 pieds de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 1100 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         Deux parcelles de 76 verges et demie de vignes chacune, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 600 livres chacune à Nicolas Marie JACQUELET de Ludes.

         Deux parcelles de 81 verges 3/4 de vignes chacune, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 460 livres chacune à Nicolas Marie JACQUELET.

         93 verges de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 701 livres à Claude MONMARTHE de Ludes.

         84 verges 17 pieds de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 541 livres à Remi RAILLET de Ludes.

         84 verges 17 pieds de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 500 livres à Jean Baptiste ALEXANDRE.

         Deux parcelles de 83 verges 7 pieds chacune de vigne, lieu-dit les Saint Marc. Adjugées 515 livres la première et 535 livres la deuxième à Remi Attanase LINOTTE.

         76 verges 3 pieds de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 580 livres à Jacques CHAILLOT de Ville en Selve.

         76 verges 3 pieds de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 595 livres à Nicolas Marie JACQUELET.

         81 verges 8 pieds de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 745 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         81 verges 8 pieds de vignes, lieu-dit les Saint Marc. Adjugé 760 livres à Jean Baptiste QUENARDEL.

         50 verges 8 pieds de vignes, lieu-dit le Clos. Adjugé 5675 livres à Remi Attanase LINOTTE.

         24 verges de vignes, lieu-dit le Clos. Adjugé 3050 livres à Nicolas Marie JACQUELET.

         32 verges 1/4 de vignes, lieu-dit les Driclos. Adjugé 2075 livres à Nicolas Marie JACQUELET.

         32 verges 1/4 de vignes, lieu-dit les Driclos. Adjugé 2175 livres à Nicolas MAYEUX de Ludes.

         31 verges 1/4 de vignes, lieu-dit les Driclos. Adjugé 1725 livres à Louis Joseph DERODE domicilié à Reims.

         29 verges 1/4 de vignes, lieu-dit les Driclos. Adjugé 1500 livres à Louis Joseph DERODE.

         27 verges 2 pieds de vignes, lieu-dit les Driclos. Adjugé 1550 livres à Louis Joseph DERODE.

         27 verges 2 pieds de vignes, lieu-dit les Driclos. Adjugé 1600 livres à Louis Joseph DERODE.

         1 boisseau de vignes, lieu-dit les Driclos. Adjugé 385 livres à Remi Attanase LINOTTE.

         1 quartel de vignes, lieu-dit les Beaux Regards. Adjugé 1200 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         Deux lots de 28 verges 11 pieds de vignes, lieu-dit les Beaux Regards. Adjugé chacun 1500 livres à Louis Joseph DERODE.

         30 verges 13 pieds de vignes, lieu-dit les Beaux Regards. Adjugé 1300 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         28 verges 1/4 de vignes, lieu-dit les Beaux Regards. Adjugé 1275 livres à Jean Alexis Simon FERNET de Reims.

         31 verges 1/2 de vignes, lieu-dit les Beaux Regards. Adjugé 1300 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         16 verges 1/4 de vignes, lieu-dit les Carelles. Adjugé 565 livres à Joseph BERTON GUILLAUME de Reims.

         50 verges 3/4 de vignes, lieu-dit les Carelles. Adjugé 2225 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         50 verges 3/4 de vignes, lieu-dit les Carelles. Adjugé 2300 livres à Pierre MASSE MARCONVILLE.

         75 verges de vignes, lieu-dit les Carelles. Adjugé 1675 livres à Jean Baptiste QUENARDEL.

         75 verges de vignes, lieu-dit les Carelles. Adjugé 1400 livres à Jules BOULANGER de Verzy.

         48 verges de vignes, lieu-dit les Mombiers. Adjugé 1600 livres à Louis Joseph DERODE.

                  

1 Avril 1798 (12 germinal an 6)

         Vente de biens nationaux ayant appartenu à Geneviève Jeanne Charlotte LANGLOIS, épouse de Charles Marie Louis Jules Alexandre MUY, tous deux émigrés.

         1 arpent 96 verges de vigne et terre dont 39 verges au Belay, 20 au Champ Richard, 13 au Belay, 13 verges 1/3 au Bione, 26 verges 1/3 au Bione, 4 verges en terre au Bione, 80 verges en terre au Bione. Adjugés 23300 livres au citoyen Pierre Charles Narcisse MOIGNON, demeurant à Châlons et Charlotte Marie Françoise FONTAINE  son épouse.

         Vente de bien nationaux ayant appartenu à Simone Sophie ANDRIEUX, épouse de l'émigré SUGNY. 2 quartels de vigne, lieu-dit les Bornes, tenant aux citoyens THOMAS et CADOT. Adjugés 4300 francs au citoyen Florent ANDRIEUX.

 

30 mars 1799 (10 germinal an 7)

            Nomination comme agent municipal pour 2 ans : Adam QUATRESOLS, Nicolas MICHELET, adjoint.

 

31 mars 1799 (11 germinal an 7)

            Mathieu HAUROT, ministre du culte catholique.

 

29 octobre 1799 (7 brumaire an 8)

           Le citoyen Jean Simon LEVESQUE de PROUILLY, homme de lettre, résidant depuis quatre mois à Ludes, déclare sa volonté de prendre demeure honnête dans notre commune et de se conformer aux lois de la République.